Poetry sound walks
Installation interactive, géoPoétique dans l’environnement urbain.
1 – Parcours sonore
2 – Signapoème
3 – Kakémonème
Un parcours dans la ville fait interagir l’environnement sonore avec les promeneurs. Par moment ce flux sonore génère un affichage de poésie visuelle dans google map ou sur un fond blanc. Les phrases semblent s’afficher sur le territoire de la carte qui représente le territoire urbain. A des moments clés, points gps précis, les zones vont faire apparaitre des poèmes qui s’afficheront directement sur l’écran du téléphone mobile. Ce seront des moments « phares » pour mettre en valeur un point précis dans la ville, une zone particulière. Je les appelle des ProcessPoem parce qu’ils apparaissent selon un processus particulier par rapport à d’autres et pour les distinguer des MappingPoem.
Proposition de géolocalisation de bribes de poèmes s’affichant le long d’un parcours, une déambulation et une déclamation qui se synchronise dans le temps de la marche.
Les MappingPoems sont des vestiges anciens lisibles ou visibles, ce sont des bribes de poèmes, des phrases. Ils apparaissent tout au long du parcours selon une intensité variable en fonction du niveau sonore, des décibels perçus. Ces phrases poétiques comme des vestiges de notre histoire apparaitraient dans Google map en fonction du nombre de décibel perçu par le téléphone portable. Inspirée du promeneur écoutant de Michel Chion, cette réalisation s’inscrit dans le champ de la poésie numérique.
Le schéma suivant correspond au zone gps qui permettront de recevoir les ProcessPoem. (ces zones sont définies temporairement et pour le moment aléatoirement mais il est prévu avec Liliane de les définir en fonction de l’espace urbain pour marquer, indiquer, un point particulier. Elles suggèrent des balises invisibles qui se signalent sur le téléphone portable.
ProcessPoem
Ce sont des poèmes interactifs, cinégrammes, calligrammes numériques, animations typographiques, morphing.
[Concept]
Poèmes géolocalisées sur Google Map.
Inscrit sur le territoire de St-Denis et de ses environs, de son histoire probable de l’existence d’un tertre celtique, il s’agit de découvrir lors d’une déambulation dans l’espace urbain grâce à son téléphone portable des fragments de poésies celtiques en fonction de l’environnement sonore. Capté par le téléphone, l’environnement sonore influe sur l’affichage des mots qui apparaissent plus nombreux ou moins nombreux en fonction du nombre de décibels, le bruit de la ville venant couvrir ces traces et vestiges perdus, tout comme les strates en archéologie recouvrent les ruines anciennes. Les poèmes celtes sont ces traces.
Plusieurs chants irlandais racontent le combat des arbres au cours duquel Gwion change ses hommes en arbres pour les rendre invincibles :
Le combat des arbrisseaux
« Je ne suis pas celui qui ne chante pas
J’ai chanté depuis mon enfance
J’ai chanté la bataille des arbustes
Devant le chef de Bretagne
Gardien des chevaux rapide
Et maîtres de tant de flottes.
Il y avait un animal aux larges machoires
Avec une centaines de têtes.
Un combat fut disputé Sur ses immenses langues
Et on se battit une autre fois
Sur le dos de sa tête.
C’était comme un noir crapaud
Se prélassant sur trois griffes
Comme un serpent tacheté, surmonté d’une crêtre.
[...]
Alors ils furent enchantés en arbres
Et dans l’attente de redevenir eux-mêmes,
Ils élevèrent leurs voix
En des flots d’Harmonie
Au milieu des combats.
extrait
La lorica de Hesus
« Très puissante est la science d’Hésus
Rien n’est plus haut que le ciel
Rien n’est plus profond que la mer
Par les paroles sacrées
Que prononça Hésus sur son bois
Retire de moi cette épine
Awen !
Le chant du Barbe
« Je ne suis qu’un chainon de l’invisible chaîne
Dont AEsus, pour toujours à soudé les maillons ;
Je ne suis qu’une feuille au front du vaste chêne
Que diadème encor le rameau de Gwyddon.
[...]
Pélerin jamais las de la terre celtique,
Bien des étés ont lui depuis les jours lointains
où j’allais consulter les oracles antiques,
Des rivages de l’Ambre aux îles de l’Etain.
extrait
Chant de Bodb, déesse de la guerre, qui prophétise la fin du monde :
« Je verrai un monde qui ne me plaira pas :
été sans fleurs,
vaches sans lait,
femmes sans pudeur,
hommes sans courage,
captures sans roi,
Arbres sans fruit,
mer sans fret,
mauvais avis des vieillards,
mauvais jugement des juges,
chaque homme sera un traitre,
chaque garçon un voleur,
le fils ira dans le lit du père,
le père ira dans le lit du fils,
chacun sera le beau-père de son frère. »
Prière à Belisama
« O brillance de la lumière
Douce Beauté
Qui inspire les rêves
Et console les âmes égarées.
Dame
Très noble et parfaite
Toi qui chante dans le rire des jeunes
Et qui réchauffe Le coeur des anciens.
Etoile du matin
Grande Reine des Celtes,
Devant toi je m’incline,
Verse en mon coeur le Soleil
De ton Divin Sourire,
[...] extrait
Les poèmes ne seront pas livrés dans leur entièreté mais par bribes par morceaux tels des vestiges intemporels comme le sont les menhirs. La possibilité de les reconstituer dans leur entièreté pourrait être envisagé comme le but d’un parcours initiatique. A certains points du parcours, d’autres animations poétiques s’affichent, ce sont les ProcessPoems :
Ces poèmes traitent de la mémoire, mémoire individuelle, mémoire collective, mémoire astronomique, mémoire archéologique. Sur le site de Saint-Denis des éléments sont encore présents pour nous renvoyer au passé, que ce soit les traces abandonnées de voie ferrée, les maisons ou usines désaffectées, des traces qui tendent à s’effacer. En déplaçant les pierres, les routes et lieux de passages, c’est le déplacement de lieux de mémoire, comme repères qui disparaissent. Mais y a t-il d’autres traces plus profondes, plus omniprésentes, tel que la lumière, trace d’événements astronomiques anciens qui nous parlent, nous ramène au passé, voir au mythes. Ces poèmes racontent cette mémoire au travers d’animations interactives (ou pas) qui se découvrent tout au long du parcours de Saint-Denis.
Signapoèmes
Le but des signapoèmes est :
1 – Informer sur l’existence du parcours
2 – Flécher le parcours qui est prédéterminé
3 – Afficher des bribes de poèmes dans le parcours urbain.
Kakémonème
Le but des Kakémonèmes est :
1 – Informer sur l’existence du parcours
3 – Afficher des bribes de poèmes dans le parcours urbain.
Les phrases sont suspendues au mobilier urbain comme il seraient en suspension dans l’espace. Leur sens de lecture vers le haut nous suggère une élévation vers le ciel. C’est de cette interaction terre ciel dont il s’agit lorsque les phrases transitent via satellites pour revenir à nous, se chargent-elles alors d’énergies nouvelles après ce voyage extra-terrestre ? Cette interaction terre ciel suggère également notre nature corporelle ou spirituelle, et questionne sur comment le parcours du corps, son mouvement dans l’espace peut-il élargir ou restreindre sa dimension. Si alors cette dimension corporelle s’agrandit ne nous conduit-elle pas alors vers l’espace infini?