The State of Things // mercredi 6 janvier 2010

Voici (enfin) mon compte-rendu sur cette magnifique exposition. Cette exposition montrait à la fois des artistes chinois et à la fois des artistes belges. Dans ce compte-rendu, je m’intéresserai exclusivement aux artistes chinois. The State of Things avait lieu au Palais des beaux-arts de Bruxelles dit BOZAR. A l’entrée de l’exposition, un petit livret était à la disposition du visiteur. Il m’a été bien utile lors de ma visite.
Après avoir descendu les marches, je me suis trouvée dans la salle 1, face à une table sur laquelle était posé un microscope, Just Did It (2008). Il fallait regarder à travers la lentille pour voir une empreinte minuscule. Xu Zhen [1] remet en cause nos croyances à travers son œuvre. En effet, il se questionne sur la vraisemblance du premier pas sur la Lune des Américains.


Just Did It
, 2008, Xu Zhen
Catalogue d’exposition : The State of Things , page 204.

Entrée dans la salle 3, sur notre droite, un écran plat diffuse une vidéo-performance de He Yunchang [2]. Cette vidéo, One Rib (2009), capte mon attention car je ne comprends pas les premières images que je vois : un homme allongé sur un lit qui discute avec des médecins….Les images ne sont pas « excellentes », elles ont sans doute été prises par une simple caméra. En regardant plus longuement, je m’aperçois qu’il a des points de sutures… on lui a enlevé une côte. Enfin… il s’est fait enlever une côte volontairement. Les images, je les trouve assez dures. Il utilise sa côte pour faire un collier. Il se fait ensuite prendre en photographie avec des femmes importantes de sa vie : sa mère, son ex-femme, sa femme…. Toutes ses femmes portent son collier, sa côte.
Les toiles d’un autre artiste chinois lui font face, Color Wheel de Yan Lei [3]. Cette série est constituée de cercles successifs peints sur des toiles. Ils ont chacun une couleur différente.


Color Wheel- NY- 1
, 2006, Yan Lei

Salle 4: Shi Guorui [4] est photographe. Il utilise la camera obscura pour réaliser ses photographies. On a l’impression d’être devant une sorte de radiographie de la ville. Il photographie des panoramas : la muraille de Chine, Hong-Kong, Shanghai (Putong)…Les tirages sont de grands formats imposants qui impressionnent le spectateur.


Shi Guorui. Hong Kong, 2006, Unique camera obscura silver gelatin print, 300 x 129 cm


Shi Guorui, New Shanghai, 2007,Unique camera obscura silver gelatin print, 136 x 352 cm.

Salle 6 : Xia Xiaowan[5] peint sur différentes plaques de verre. Ces plaques sont mises les unes derrières les autres et ont en léger espace les unes par rapport aux autres. L’effet est surprenant : c’est une peinture en trois dimensions.


Xia Xioawan © 2007 Shanghai Municipal Government

Li Dafang [6] est un peintre qui nous montre des usines, des lieux désaffectés, où le temps semble s’être arrêté. Il y a parfois des personnages, qui sont seuls, seuls dans un lieu vide, dans un lieu sans vie.


Schoolbag Made of Buffalo
, 2006 et Golden, 2008, Li Dafang
Catalogue d’exposition : The State of Things, page 112

Jing Kewen [7] peint en s’inspirant de photographies issues du passé. Il donne une nouvelle interprétation à ces images, leur donne une deuxième vie.


To be Together 2004 no.6,
2004, Jing Kewen
Catalogue d’exposition : The State of Things, page 105

Salle 7: Liu Wei [8] est un sculpteur (à ne pas confondre avec son homonyme peintre) qui critique la société de consommation. Ses sculpture sont imposantes et quelquefois réalisées avec de la nourriture. Yang Fudong [9] quant à lui réalise des vidéos. On pouvait voir une installation vidéo I love my Motherland. Plusieurs télévisions étaient placées côtes à côtes. Les images défilaient. Elles étaient toutes « floues ». Sentiment de voir des spectres déambulant dans un environnement pas si étranger que ça. Le titre était à la fois en anglais et en chinois.

Salle 8: Plusieurs toiles du peintre Ding Yi [10] étaient accrochées au mur : Appearance of Crosses, 2009. Cet artiste peint des croix sur toutes la surface. Elles occupent toutes une surface équivalente.
Nous retrouvons une vidéo de Xu Zhen en salle 9. elle se veut le témoin d’une expédition sur l’Everest. Il a enlevé 1 mètre 86 de neige une fois arrivé au sommet, puis l’a exposé. Il plante même le drapeau chinois au sommet. Là encore, il interroge le spectateur sur la vraisemblance de cet acte. La vidéo témoigne de l’ascension, du « découpage » de la glace…alors pourquoi doutons-nous malgré tout ?

Salle 10: Voici note deuxième Liu Wei [11] qui cette fois ci est un peintre. Il fut l’une des figures du réalisme cynique. Ses personnages semblent s’effacer, ou bien fondre. Ils sont tous déformés. On ne perçoit plus les détails de leur visage, le paysage aussi semble disparaître.

Salle 12: Le sculpteur Shi Jinsong [12] utilise de l’acier. Ces sculptures/objets mettent en avant les failles de la globalisation. Avec son Meery Christmas (salle 21) il nous montre comment la culture occidentale s’insinue dans la culture chinoise.
Dans Sprinting Forward-2, le photographe Chi Peng [13] s’est pris en photo en courant nu. Ensuite il a fait un montage en s’insérant à plusieurs reprises, courant nu dans une avenue de Beijing. Des avions le poursuivent.

Salle 13: Lu Qing [14] peint sur des matériaux fins (papier, soie). Il n’utilise presque exclusivement de l’eau comme médium. Une fois l’eau absorbée par le support, il ne reste que les déformations.
Wang Luyan [15] peint de manière « graphique ». Les traits sont épurés, les formes se contentent du minimum.


AK47-M16
, 2008,Wang Luyan
Catalogue d’exposition : The State of Things, page 195

Salle 14: Une vidéo performance de Lin Yilin [16], Safely Manoeuvring across Lin He road, (1995-90 minutes) nous montre l’artiste traversant une rue en construisant/déconstruisant un mur de briques. Tout au long de son déplacement, des gens l’observent, surtout des ouvriers car un chantier se trouve derrière. Il y a ainsi un va-et-vient permanent des spectateurs. Certains sont perplexes, dubitatifs, indifférents…

Salle 16: Les œuvres de Zhou Xiaohu [17] sont très intéressantes. Crowd of Bystanders (2003-2004) montre : des scènettes en pâte à modeler et des vidéos d’animation tournées à l’aide des scènettes. Elles abordent de nombreux thèmes :le procès de Saddam Hussein, l’exécution d’un condamné, la naissance d’un enfant… tout cela est très dure parfois et pourtant il n’utilise que de la pâte à modeler.

Salle 17: Lin Tianmio [18] est une artiste qui utilise le textile ou ce qui s’y rattache. Dans Mother no.12, elle nous montre un corps de femme coupé en deux, d’où sortent des fils et des pelotes de fils.
Shang Yang [19] utilise à la fois la peinture à l’huile traditionnelle et y mêle des impressions numériques, des photos, des dessins.
Wang Xingwei [20] est un  peintre. Sa peinture se centre sur l’homme lui-même et sur ses préoccupations.

Salle 18: Le sculpteur Sui Jianguo[21] a réalisé Made in China, les lettres composant le mot étant chacune une sculpture posée au sol.
Kan Xuan[22] expose des vidéos nous montrant par exemple, une araignée se baladant sur un corps.

Salle 19: Dans Deep-fried Tanks, Zheng Guogu[23] expose des tanks qui sont en pain rôtie. Nous sommes loin de cette force dissuasive des tank en métal et de taille imposante. Nous avons même tendance à sourire face à cela.

Salle 20: Li Zhanyang[24] réalise des sculptures. Ici, nous pouvons voir un extrait de Rent-Rent Collection Yard (2007). Il a compilé divers œuvres d’artistes connus. La charrette m’a fait pensé à la cour des fermages, il y avait la veste Mao (copie de Su Jianguo)…Ces Uli Sigg, un collectionneur qui pousse la charrette.


Détail Rent-Rent Collection Yard, 2007, Li Zhanyang © Li Zhanyang

Salle 22: Liu Xiaodong [25] est un peintre figuratif. Dans Eat First, il réalise une version contemporaine de la Cène.


Eat First
, 2008, Liu Xiaodong © We make money not art

Hall Horta : Li Zhanyang nous présente un autre extrait de Rent-Rent Collection Yard (2007). Ai Weiwei est au centre.


Détail Rent-Rent Collection Yard, 2007, Li Zhanyang © europalia

cindy théodore


[1] Il est né en 1977. Il travaille à Shanghai. Il est représenté par ShanghART (Shanghai) et aussi par la galerie Waldburger (Belgique).
[2]
Il est né en 1967 en Chine.
[3]
Il est né en 1965 en Chine. Il est représenté par la Galerie Robert Miller (USA).
[4]
Il est né en 1964 en Chine.
[5]
Il est né en 1969 à Beijing, Chine.
[6]
Il est né en 1971 en Chine.
[7]
Il est né en 1965 en Chine.
[8]
Il est né en 1972 en Chine. Il est représenté par la Saatchi Gallery (Londres).
[9]
Il est né en 1971 en Chine.
[10]
Né en 1962 à Shanghai en Chine.
[11]
Né en 1965 à Beijing en Chine.
[12]
Né en 1969 en Chine.
[13]
Né en 1981 en Chine.
[14]
Né en 1965 en Chine.
[15]
Né en 1956 en Chine.
[16]
Né en 1964 en Chine.
[17]
Né en 1960 en Chine.
[18]
Née en 1961 en Chine.
[19]
Né en 1942 en Chine.
[20]
Né en 1969 en Chine.
[21]
Né en 1956 en Chine.
[22]
Né en 1972 en Chine.
[23]
Né en 1970 en Chine.
[24]
Né en 1969 en Chine.
[25]
Né en 1963 en Chine.