Marchons, marchons!
En faisant quelques recherches afin d’écrire mon article sur Lara Almarcegui, j’ai découvert un collectif du nom de Stalker (leur approche de la ville est en effet assez similaire). Basé en Italie, le collectif organise de grandes marches collectives, principalement à travers la périphérie de la ville. Vous trouverez ici le manifeste du collectif.
Stalker cherche à établir le portrait d’une ville qui apparaît en transparence. Cette ville est formée par ce qui ne fait pas (ou plus) partie de l’urbanisme. Un réseau de parcelles abandonnées se crée, et se faisant forme «l’envers» de la ville. Le collectif Stalker arpente un nouveau monde dont il faut trouver les codes, isoler des points de repères, et enfin s’approprier cette ville subversive.
«Des bergers, des pêcheurs, des paysans, des immigrés nous ont fait traverser leurs « propriétés »»
En lisant le manifeste, on prend pleinement conscience que ces espaces laissés en marge (par qui? pourquoi ?) sont habités. On parle d’immigrés, de gens non insérés à la société moderne, à l’image des lieux qu’ils fréquentent et parfois habitent. Comment ces gens sont ils arrivés là? Pourquoi? Pauvreté et clandestinité les tiennent à l’écart. Il ne leur est laissé que les miettes d’une ville rongée par le profit.
«La route de Stalker est partie de la gare désaffectée de Vigna Clara»
Marcher parmi les rebuts de la société. Ce qui a été considéré comme «en trop», car plus assez rentable. A l’image de cette gare dont les quais ont été vidés de ses usagers. Stalker, c’est quitter l’univers balisé de la ville moderne, et arpenter sa périphérie délaissée… Un territoire inconnu, malconnu, à regarder d’un oeil nouveau.Donner à voir le décalage entre ville et périphérie, qui s’avère d’ailleurs universel, tel est l’objectif du collectif Stalker.