Homi K. Bhabha et Renée Green
Homi Bhabha est un théoricien du postcolonialisme. Il a participé (entre autre) au catalogue de l’exposition Magiciens de la terre en 1989.
Renée Green est une artiste qui travaille sur la question de l’identité en lien avec le post-colonialisme qu’elle critique.
Dans son ouvrage, Homi K. Bhabha aborde le travail de Renée Green. Cette dernière ce questionne sur l’identité, et par conséquent, sur l’hybridité. L’hybridité permet une représentation d’un melting pot culturel mais c’est une notion complexe. La représentation de la différence ne doit pas être lue hâtivement comme le reflet de caractères culturels ou ethniques préexistants, gravés dans le marbre de la tradition établie. [1]Homi Bhabha nous la décrit comme une artiste afro-américaine. Personnellement, quand j’ai commencé a regarder son travail, je ne me suis jamais posé la question de savoir qu’elle était son identité, son origine, sa couleur de peau. Ceci m’éclaire cependant plus sur ce qu’elle réalise. Mais qu’est-ce que la différence culturelle ? Cette interrogation, Renée Green se la pose et tente d’y répondre. Le multiculturalisme ne reflète pas la complexité de la situation telle que je l’affronte au quotidien […].Il faut pouvoir sortir de soi-même pour voir réellement ce que l’on est en train de faire. Je ne veux pas condamner les gens de bonne volonté et dire (comme ces T-shirts que l’on achète dans la rue) : « C’est un truc de Noirs, vous ne pouvez pas comprendre. » Pour moi, c’est essentialiser la négritude. [2] Elle ajoute, Qu’est-ce qu’une communauté, de toute façon ? Qu’est-ce qu’une communauté noire ? Qu’est-ce qu’une communauté latino ? Il m’est difficile d’envisager toutes ces choses comme des catégories fixes et monolithiques. Finalement, le travail de Renée Green est interstitiel, il se situe entre l’acte de représentation et la présence de la communauté elle-même[3]. Et c’est cet interstice qui permet l’hybridité culturelle.
Les lieux de la culture, une théorie postcoloniale, Homi K.Bhabha
Edition Payot, 1994 pour l’édition anglaise et 2007 pour la traduction française