Mobilisable: Pervasive art
Pervasive Art. 26 novembre 2008.
Avec
Nicolas Nova, chercheur à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne
Lalya Gaye, chercheuse (Goteborg), membre du comité de direction du mobile music Workshop et du collectif Dank ! en art, technologie, son et design
Usman Haque, artiste, designer (Londres).
Session préparée et présentée par Samuel Bianchini
1ère intervention
Nicolas Nova, chercheur à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. Il fait parti de Lift Lab. Il a une posture d’observateur du monde des technologies et non d’artiste. Il traite de l’expérience ubiquitaire et de l’apport de l’art pervasif. On se pose des questions sur les objets communicants. L’objet tend à disparaître dans le corps lui-même, en parallèle l’informatique s’insère partout. L’informatique est partout (chaussures, objets…).
Il y a désormais un oubli de la technique car des éléments informatiques sont intégrés dans le quotidien. L’espace est un espace discontinu (par exemple, il n’y a pas de WIFI partout). Parfois, cette technologie est perçue comme de la magie. Ainsi, si vous avez une adresse gmail, vous remarquerez que, dans la barre de droite, quand vous lisez un mail, des publicités s’affichent en fonction de mots bien ciblés (maquillage, cinéma, vidéo…). Les industriels se jettent sur ce genre de technologie pour rentrer dans les esprits et bien sûr, faire des ventes ! Les choses se passent mais on ne se l’explique pas forcément. La technologie ne se révèle pas de soi. De plus, c’est invisible, des fluides de données passent. Elles posent aussi la question de la société transparente, de la traçabilité. La carte imagine’R en est un bon exemple, le moindre de vos déplacements est stocké et on peut véritablement vous suivre «à la trace». Quels sont les utilisateurs de cette technologie? «Tout le monde », le monde de la mode s’y intéresse, les marques divers aussi. Qu’est-ce que l’art apporte? Les artistes se posent des questions par rapport à ces technologies. Les artistes font, pour certains, une critique de l’état du monde ( Beatriz Da Costa). La technologie est utilisée sous forme de nouvelle médiation. Il y a de nouveaux types d’objets. Certains se basent sur l’humour ou comme faux prototype pour montrer une idée. Par exemple, qu’est-ce qui se passe quand notre implant dentaire pourra communiquer avec notre médecin, ou la sécu ? Il se passe déjà ce genre de chose dans le monde de l’automobile. En effet, les nouvelles voitures sont bourrées d’électronique et lorsque vous devez aller chez le garagiste pour la faire réparer, il la branche sur un ordinater pour qu’elle «lui dis », ou «elle a mal»! Inutile d’ouvrir le capot! Dans un autre registre, le site http://isolatr.com/ permet aux personnes de savoir où leurs amis ne sont pas! Quels sont les processus de créations de ces technologie ? The Bubble of the radio est un travail qui se demande, comment représenter les ondes?
Pour conclure, les technologies pervasives viennent bousculer le rapport utilisateurs /objet/espace. L’art pervasif est vu comme un moyen de faire ressortir du sens dans une société post-industrielle. Il révèle et capture du désir, des expériences, des savoirs. Il propose de nouvelles manières d’explorer comment la technologie participe à la recomposition des mobilités. Dès lors, il y a la construction d’une vision prospective.
Site internet de Nicolas Nova
http://liftlab.com/nicolas_nova.php
Galerie photo de Nicolas Nova
http://www.flickr.com/photos/nnova
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2e intervention
Lalya Gaye, chercheuse (Goteborg), membre du comité de direction du mobile music Workshop et du collectif Dank ! en art, technologie, son et design
Audiolocalisé: son, mobilité et espace urbain. Elle s’intéresse aux interactions des machines et à la relation entre les gens et la technologie. Elle enseigne le design de l’interactivité et organise de nombreux workshop. Le thème de sa recherche: Musique mobile et audio localisé. La ville comme un interface numérique. L’informatique fait plus partie de la vie quotidienne des gens à l’heure actuelle. Mark Weiser définit «l’informatique diffuse» (ou ubiquité numérique) en 1991 comme une technologie invisible à des utilisateurs avec lesquels elle entretient des interactions permanentes. Dans l’espace urbain nous pouvons voir différentes structures ou signalétiques. Projet TunA: écouter les morceaux que les gens qui nous entourent écoutent. Rikako Sakai a fait un bijou Key Chair Radio Station qui retransmet auditivement les sons intimes du corps. Dans le projet Sonic City, le but était de créer une bande son à partir des bruits qui entourent une personne qui marche dans la rue. La ville était donc vue comme un instrument de musique.
Page internet de Lalya Gaye
http://www.daonk.org/people/lalya/
3e intervention
Usman Haque, artiste, designer (Londres). Il est un architecte. Il veut contribuer à l’architecture mais veut aussi changer l’architecture. Ce qui l’intéresse c’est le son, les gens…, la perception dans l’espace. Il y a trois directions qu’il n’aime pas: la technique, les utilisateurs, l’espace public; lui, il préfère, les concepts d’instrument, de participant, de commun/communauté.
Quelques unes de ses œuvres: Sky ear (voir site : http://www.haque.co.uk/skyear/). Dans des ballons dans lesquels se trouvaient des portables, les gens téléphonaient sur les téléphones présent dans les ballons et cela émettait des ondes électromagnétiques, visibles grâce aux lumières mises dans les ballons.
Largest flight, September 15, 2004,
National Maritime Museum, Greenwich, London
Largest flight, September 15, 2004,
National Maritime Museum, Greenwich, London
Largest flight, September 15, 2004,
National Maritime Museum, Greenwich, London
Vidéos
sky-ear-partie-1
sky-ear-partie-2
Maiden flight, July 4, 2004, Fribourg, Switzerland (Belluard Bollwerk International festival)
Son site
http://www.haque.co.uk/