Reçu Jeudi 27 novembre 2008:

"S'il est un sujet que l'on peut qualifier "d'éternel", c'est bien celui des relations entre l'Homme et la Femme, ou, pour être dans le ton, entre le "pénis" et le "vagin, bien qu'en s'exprimant ainsi (au premier degré bien sûr), je pense que l'on réduit considérablement la complexité de ces relations, le sexe n'étant pas, à mon avis, le problème le plus difficile à résoudre.

Ce sujet est donc éternel, mais aujourd'hui, et depuis ce qu'on appelle la "libération de la femme", il s'est considérablement compliqué puisque l'homme (le pénis) a désormais en face de lui -à côté de lui- un "être humain", la femme (le vagin) qui prétend à raison être son égal en droit et n devoir, en fait, à mon avis , et l'Histoire (avec un grand H) nous le démontre à de maintes reprises, la femme dispose depuis presque toujours de cette faculté, mais rien n'était officiel, elle agissait dans l'ombre, discrètement, seul l'homme pouvait s'exprimer même si, très souvent ce qu'il disait, ce qu'il décidait lui avait été suggéré par la femme et cette dernière a accepté trop longtemps cette situation de "pouvoir caché".

Aujourd'hui, et après de très longues décennies de lutte acharnée, la femme libérée" s'exprime ouvertement, elle travaille, elle dirige, elle décide... Elle vote. On pourrait effectivement dire qu'elle n'a plus besoin de l'homme pour exister. Cela serait bien entendu une ineptie de maintenir cette théorie, mais les cartes ayant été redistribuées, l'homme se retrouve dans une situation où il doit composer, accepter de partager des prérogatives qui lui étaient dévolues depuis toujours.

Alors, peut-on dire que la complexité des relations entre les hommes et les femmes se résume à une simple lutte pour le "pouvoir" ? L'un (lui) en aurait perdu beaucoup et l'autre (elle) chercherait à en avoir de plus en plus, ou pour le moins, à asseoir de manière durable celui qu'elle a acquis très difficilemment et si récemment (le droit de vote des femmes ne date que de 1945...)

Non, je ne le crois pas, car je n'ai pas le sentiment que l'homme ait perdu quel que pouvoir que ce soit -même s'il le croit souvent- par contre, effectivement, la femme est sortie de son rôle discret et de second rang, elle est désormais assise autour de la même "table des négociations"... enfin presque, car il lui reste tellement à faire pour arriver à un vrai "équilibre des forces".

Je me rends compte que j'utilise un vocabulaire de "lutte", de "conflit à résoudre". Alors finalement ne s'agirait-il pas que de cela : LE POUVOIR ?

Mais quel pouvoir ? Celui de mettre au monde des enfants ? L'homme ne pourra jamais le revendiquer... Celui d'éxercer un travail dans lequel la force physique est indispensable? La femme ne pourra jamais rivaliser... Le pouvoir de décider, de diriger, de commander, l'un comme l'autre en ont les capacités et à un niveau identique, même si, encore aujourd'hui, l'homme a du mal à l'admettre et que l'évolution des mentalités masculines demandera du temps.

Je parle d'évolution des mentalités masculines, mais il est tout aussi indispensable que celles des femmes continuent à changer. Si l'éducation qu'ils transmettent à leurs enfants ne change pas, ces derniers auront éternellement les mêmes difficultés à communiquer avec le "sexe opposé" que leurs parents.

Dans ce documentaire diffusé par Arte, la plupart des "pénis" ont été mariés et sont aujourd'hui divorcés, tous parlent de "souffrance", de non-reconnaissance, d'incompréhension de ce que désiraient vraiment leurs ex-épouses, de compléxité des désirs sexuels de celles-ci et vice-versa, d'inégalité de droits notamment en ce qui concerne la garde des enfants... Bref, ils parlent d'échec.

Mais, s'agit-il seulement d'un échec des relations entre une femme et un homme (hélas beaucoup trop fréquent aujourd'hui) ou bien veulent-ils exprimer le fait qu'entre les femmes et les hommes toute relation durable est vouée à l'échec ? Ou bien encore, alors que les uns et les autres ont l'obligation inéluctable de se rencontrer ne serait-ce que pour procréer et assurer la pérennité de la race humaine, ils font le simple constat assez démoralisant d'une totale "incompatibilité d'humeur" ?

Les hommes et les femmes sont-ils donc si différents et ces différences sont-elles si profondes?

Non, sincèrement non. Bien sûr on ne peut pas nier les différences physiques, mais cela s'arrête là. Les capacités à penser, à raisonner, toutes les qualités et tous les défauts que l'on peut trouver chez l'un existent chez l'autre.

Ce qui, pour ma part, me parait évident c'est qu'une relation que l'on souhaite être durable, qu'elle soit entre deux hommes ou deux femmes (hors homosexualité) ou entre une femme et un homme, ne peut être basée que sur un équilibre aussi parfait que possible des "forces" en présence, sur une bonne complémentarité, sur un respect sincère de l'autre, et surtout sur une totale reconnaissance et acceptation de l'existence de l'autre tel qu'il est et non tel qu'on souhaiterait qu'il soit.

Il y a un mot que je n'ai pratiquement pas entendu dans ce documentaire, c'est le mot : "AMOUR" qui peut, selon le cas, s'appeler aussi "AMITIE". L'Amour est pour moi le mot clé, aucune relation ne peut véritablement exister, en tout cas durer, sans lui. Pourquoi ? Sans doute parce qu'il échappe à tous raisonnement, à toutes analyses (la raison du coeur a ses raisons que la raison ne connait pas...) à toutes critiques (attention à ne pas le confondre avec le mot "PASSION" qui est en fait son contraire). C'est lui qui va prendre des décisions importantes : vivre ensemble, fonder une famille... construire quelque chose ensemble...

Construire, sans doute un autre mot clé qui me semble être presque totalement oublié aujourd'hui car il faut du temps pour construire une relation, pour apprendre à bien connaître l'autre, pour accepter ses défauts et faire accepter les siens, j'ai le sentiment que de nos jours (et toutes générations confondues) personne n'a plus le temps de prendre son temps. Or s'il est un domaine où le temps joue un rôle primordial c'est bien celui des relations entre une femme et un homme.

Le temps peut être totalement destructeur quand on oublie que l'amour est un feu qu'il faut entretenir soigneusement tous les jours, sinon il s'éteint et il est très rarement possible de le rallumer. Alors, que rest-t-il ? Pas grand-chose, l'habitude... L'ennui... En fait rien...

Je suis bien consciente que tout cela n'est pas simple, que les aléas de la vie au quotidien prennent beaucoup de temps, trop sans doute, et qu'il n'en reste plus assez pour entretenir le feu... Tout est sans doute une question d'organisation, de choix dans ses priorités, et surtout d'une vraie volonté à continuer la construction.

MARIE JOE