REFERENCES ARTISTIQUES

 

 

La photographie de guerre a déjà soulevé certaines polémiques et bien entendu intéressé les artistes contemporains. Parmi eux, le travail de Gianni Motti Paysages-Dommages collatéraux, qui s’est servi de photographies de guerre préexistantes, réalisées par des reporters photographes pour le compte de la presse, et a supprimé toute trace de conflit, aboutissant ainsi à de paisibles paysages. Cette démarche, dans le sens inverse, tendait à dépasser une certaine rigidité de l’autorité de ces clichés sur notre idée de la guerre, et ainsi à remettre en cause leur qualité d’illustration. De la fumée dans le ciel, peut-elle à elle seule témoigner d’un combat proche ? Et finalement ne serait-il pas envisageable d’illustrer un conflit avec n’importe quelle image ?
Eric Baudelaire a traité cette question et remis en cause notre perception de l’image de guerre, par son diptyque Dreadful Details : au premier abord, c’est l’image caractéristique de la guerre en Iraq, tous les codes sont là, chaque détail nous conditionne au registre du document de guerre. Il s’agit en réalité d’une mise en scène complète, depuis les personnages représentés jusqu’au décor en carton-pâte, photographiée dans un studio d’Hollywood préparé au décor d’une série télévisée. Tous les détails ont été pensé pour éveiller l’expérience de la photographie de guerre chez le spectateur, et cela fonctionne, donc cela soulève la question de la légitimité de la fonction qu’occupent ces images.

Les références du registre que je me propose d’imiter sont empruntées au photojournalisme de guerre, à la manière de Raymond Depardon, Gilles Caron  (conflit en Indochine par exemple), qui ont mis en place une certaine « culture » de l’image de guerre, qui fut utilisée par beaucoup d’autres. Aujourd’hui ce registre s’illustre chez certains photographes comme Philip Blenkinsop, Jan Grarup et plus généralement par la tendance du festival de photojournalisme Visa pour l’image (Perpignan).

 

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