Lorsqu'un vélo reste à la maison, plus
exactement sur le balcon, pendant longtemps sans avoir l'occasion de
sortir un peu pour prendre l'air comme un chien qui au moins peut s'exprimer
en aboyant, il commence à s'apitoyer silencieusement.
Sa vie est monotone. A part contempler ce qui se passe dans la rue à
travers le garde-fou, écouter les querelles de voisinage, il
lui reste une longue journée à vagabonder dans son esprit.
Petit à petit il tombe dans un état mi-lucide mi-somnolant.
Il voyage entre le passé et le futur. Il ne sait plus s'il est
en train de réfléchir, de fantasmer ou de dormir.
Son maître, ou plutôt, son propriétaire, vient de
rencontrer quelqu'un. Très occupé, il a entièrement
oublié le bonheur qu'il éprouvait avec son vélo,
caressé par le vent doux en traversant la campagne. Ils bavardent
sur le balcon, même s'embrassent devant ce dernier comme s'il
n'existait pas.
Noyé dans la jalousie, il est au bord de s'abandonner et se laisser
rouiller. Mais un jour, une famille s'est installée à
côté...
L’idée de ce court-métrage est d'entrer dans l'esprit
d'un être même sans vie, pour imaginer des réactions
possibles. En le personnifiant, on va découvrir que toute création
possède des sentiments comme les forces de l'univers, qui enrichissent
le monde où l'on vit. En autres termes, c'est une métaphore
empruntée pour projeter l'humeur de celui qui extrait ce sentiment
de ce vélo et de celui qui va éventuellement être
touché par ce sentiment.
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