Du film numérique comme bien d’exception

 Voici quelques références au sujet des images en mouvement et de leur circulation en regard d’exceptions qui sont le droit de citation et le droit de copie privée. « Les deux exceptions dont l’utilisation est la plus problématique sont l’exception de copie privée et le droit de citation. Les exceptions doivent toujours s’entendre strictement, selon un adage juridique bien connu, ce qui pose problème dans l’environnement numérique. » Numérique et droit d’auteur, par Anne-Laure Brochet, Lucie Linant de Bellefonds, Martin Le Guerer, Antoine Alison, Anne Lestienne, Christophe Scalbert, Maud Garnier. Étudiants de Sciences Po Paris.  Étude réalisée sous la direction de Jean-Marc Vernier, L’Exception , 2003. Depuis l’extension et la propagations des échanges de films sur les réseaux, nous pouvons avoir de plus en plus de connaissances à travers toute la planète et donc échanger encore plus de films. La copie privée qui s’adresse au cercle restreint de la famille et des amis, s’étend donc ; ce phénomène repousserait les limites de la notion d’intimité et même d’amitié. Face à ces circonstances, la notion de film numérique comme bien pouvant être approprié individuellement est remise en question. Comme l’explique Philippe Simonnot dans Les conditions de possibilité du droit de propriété au sujet de l’air qu’on respire, propagation et transmission remettent en cause la nature des biens individuels et collectifs. « Ce chapeau, s’il est sur ma tête, il ne sera pas sur la vôtre. C’est un bien individuel. L’air que je respire est un bien collectif. Il n’est pas appropriable. » Si les films se répandent de manière à repousser les limites de leur appropriation, ils devient difficile de les enfermer et de les contraindre quant à leur diffusion. Si dans un train, mon voisin regarde un film, il ne peut m’empêcher de regarder le film qui lui appartient. « Il faut bien voir que la possibilité de clôturer dépend de l’état de la technique. » écrit encore Philippe Simonnot. Et pour conclure, citons Laurence Allard, Le Réseau des ” hommes-films” Ou quand les films prennent les routes grises… « Il est temps de manifester, à l’épreuve de l’observation empirique, qu’il n’en est rien et qu’au gré des download et upload, de talentueux corsaires constituent une mine d’or cinématographique de films rares, exotiques, oubliés, méconnus, que l’on peut désigner, en s’inspirant de l’anthropologue Arjun Appaduraï, de kinoscape. ».Pour illustrer ce thème, je cherchais l’image d’un film mis en bouteille comme jeté en pleine mer des échanges en hommage à John Perry Barlow  pour son article Vendre du vin sans bouteilles : l’économie de l’esprit sur le réseau global.  L’image ci-dessus est extraite d’un des épisodes de la série The Scene visible sur le Net, cette série a fait l’objet de deux articles dans le magazine Ecran, « The Scene » : descente chez les pirates par Bruno Icher et «The Scene», parano en réseau par Marie Lechner. 

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