En tournant une vidéo avec une mini-camera d’espionnage installée dans une voiture de jouet à télécommande, Projet DYON propose d’explorer trois lieux de la ville de Saint Denis au ras du sol. L’intérêt de telle exploration surgit à partir d’une série des exercices qui cherchaient à parcourir les espaces en les découvrant d’une manière alternative à l’expérience habituelle à travers l’enregistrement de vidéo. Ainsi, l’initiative de filmer depuis un point de vue le plus proche du sol créait le besoin d’utiliser une camera assez petite permettant d’être déplacée sans difficulté dans les coins. D’ailleurs, l’absence de viseur ou d’écran de monitorage dans la camera et la difficulté à contrôler la direction de la petite voiture font de l’enregistrement un exercice d’écriture automatique et de micro-dérive. Ce dispositif offre un regard normalement inaperçu que décentre la coïncidence habituelle entre les yeux du capteur et les yeux du spectateur.

Les lieux choisis sont enregistrés au bord de l’inactivité. Ils reflètent des aspects divers de la vie du secteur. Le premier emplacement est une usine abandonnée dont les murs sont couverts des graffitis. Par moyen de ces gestes graphiques, une communauté juvénile de la banlieue approprie l’endroit comme un espace d’expression contre-culturel. La Basilique de Saint Dennis dehors de sa fonction de lieu de culte religieux, perd son caractère sacré et devient profane comme centre touristique de la ville. Dans le troisième espace, le marché instant avant la fermeture, les pas des derniers acheteurs se mélangent avec les vestiges qui rappellent l’agitation de la journée.