ATELIER TERRITOIRE ET MEDIAS LOCALISES


L'OMBRE DE LA VILLE DE SAINT-DENIS

MING-CHUN TU


Dans la promenade dans le quartier du côté de la Basilique de Saint-Denis, c'est le paysage architectural urbain qui me choque le plus. Par rapport au côté homogène du centre parisien, Saint-Denis contraste par sa très grande diversité. Les immeubles classiques, traditionnels avoisinnent des immeubles modernes aux formes géométriques ambitieuses !

On ne trouve pas de frontières entre les maisons si différentes les unes les autres. Le canal et le quartier derrière la gare de Saint-Denis, demeure encore très vivant mais c'est aussi une accumulation des styles hasardeux entre bâtiments contemporains, circulations anarchiques immeubles de bureaux, et maisons ou constructions ou en ruine. Certaines maisons, en mauvais état, sont encore habitées. Beaucoup de bâtiments sont complètement abandonnés, isolées, et tombent en ruines petit à petit. Un exemple de maison en ruine est celle de la maison Coignet juste à côté et en face de maisons modernes, contemporaines, qui se mélangent et créent un paysage urbain paradoxal.

Je me suis posé la question : en tant qu'habitant de ce quartier, comment mémoriser les différentes architectures ? Comme des habitants ont l'occasion de les voir très souvent, c'est déjà moins remarquable, je me suis demandé, est-ce que les gens ont choisi de vivre avec des souvenirs d'architecture ? Ou bien, ont-ils choisi d'oublier la mémoire de leur territoire? Ici, la mémoire architecturale ne concerne pas seulement les bâtiment en ruine, mais aussi ceux dont le vieillissement résiste difficilement au temps, l'altération, le vieillissement accéléré, les détérioration progressive ; certaines architectures ont au contraire des formes plus géométriques, comet se rapproche du cube blanc, ou du hangar de forme cubique industrielle, sans trop de caractère. Cela créée une contradiction sur le plan territorial et une sensation très forte. Je voulais reproduire des ombres à partir de certains bâtiments qui me semble assez remarquables et atypiques dans le quartier. La raison de représenter des bâtiments en ombre est proche de ce sentiment de mémoire, un côté lointain, flou, tout en étant précis et représentatif. A côté des représentations des ombres, je montre aussi les bâtiments projetés sur du papiers calque. Entre l'image réelle et l'image des ombres, c'est une comparaison trouble mais fascinante.