ATELIER TERRITOIRE ET MEDIAS LOCALISES


POINT DE VUE + L'INVASION

MARION BOURGUELAT

Qui n'a jamais rêvé d'un belvédère sur St Denis?

Construire un point de vue, un observatoire de la vie urbaine sur ce point géographique précis. Point stratégique si l'on veut observer l'inconscient de St Denis.

Observatoire : une chaise haute de surveillance pour plage (piscine, tennis...).

Une image OVNI :

  • Créer une situation ironique en superposant deux images contraires : celle de la chaise évoquant la plage, les vacances, les loisirs (...) avec l'environnement autour, froid et bétonné. De cette étrange association pourrait il naître pour le passant, l'illusion d'un horizon lointain?
  • Redonner un sens, une valeur au lieu (si la friche est observée, c'est qu'il si passe quelque chose?) et d'ainsi évoquer la curiosité (la crainte?) du passant.

Un dispositif libre et participatif :

  • inviter le spectateur (prévenu d'avance) à venir muni de jumelle d'observation ou d'un appareil photos à s'assoir sur la chaise. La chaise haute permet une observation en retrait, une position suspendue, en dehors de toute réalité. L'observateur accède à une vue d'ensemble du paysage et lui permet de voir l'espace différemment.
  • Être en retrait visible pour le participant. Regarder mais aussi être à la vue de tous. Une sensation double pour l'observateur qui se sent à la fois en retrait des autres et à la fois mis dans une position manifeste, presque scénique. Le participant est en même temps observateur et acteur d'un processus étrange.

Observatoire nomade :

  • Déplacer l'objet dans d'autre espace afin de faire résonner le dispositif différemment. Décliner cette image permet de découvrir toutes les significations possible de cet observatoire.
  • Exemple : installer la chaise sur la place devant la cathédrale évoque manifestement la chaise de surveillance (lieu fort en passage, proximité des institutions (mairie, église...), présence de nombreux commerces...) Observez les passants  avec une paires de jumelles pourra susciter de vives réactions (à la fois drôles et violentes). Le lieu fait également ressortir le côté  « chaise d'arbitre » puisque c'est un espace très fréquenté par les enfants qui jouent au foot.
  • Créer une contagion d'observatoire dans la ville qui renoue avec l'omniprésence des caméras de surveillance dans l'espace public (la chaise haute permet aussi d'ironiser sur ce fait)ainsi qu'avec l'histoire de St Denis (au moyen âge on observait déjà des buttes qui permettait de surveiller le territoire)


 
 
 

Gilles Clement se posait la question sur le tiers paysage « qu'aspire t il à devenir? Quelque chose. ». Et si cette friche contenait un monde en gestation qu'on ne soupçonnait même pas? Un monstre, une force maléfique qui naitrait de ce lieu dépotoir? Et qui envahirai petit à petit les alentours, le quartier puis la ville?
L'idée ici serait d'établir un scénario catastrophe digne d'Hollywood avec pour vedette principale la plus grosse bombe de graine jamais réalisée, en hommage bien sur, à la guerilla gardening.

Guerilla gardening :

« La guérilla gardening est comme un organisme vivant, toujours en mouvement, éternellement en dispersion, telle une plante qui dissémine ses graines dans le jardin voisin, dans la rue voisine, dans la ville voisine, dans le pays voisin. »

La guerilla jardinière est un mouvement d'activiste mondial utilisant le jardinage comme moyen d'action environnemental afin de lutter pour la biodiversité de proximité dans les villes, l'établissement du jardin comme espace convivial...

« Une professeur de yoga à Bombay plante des arbres pour la méditation, un cycliste allemand sème des bulbes dans les haies le long de son parcours, à San Diego, un conducteur jette à la volée des graines sur le bord de la route, un enfant crache des noyaux d'abricots sur le chemin de l'école et voit pousser les fruits de sa semence, tous ces gestes de par le monde, si modestes et simples soient-ils, participent au mouvement de la guérilla gardening. »
Leur arme la plus connue est certainement la « seed bomb » autrement dit la bombe de graine en français. Cette petite boule, facile à transporter, mélange d'argile, de terre et de graine est faite pour être disséminée dans les moindres recoins de la ville : au pied d'un arbre, dans un interstice ou encore dans des zones délaissées. 

le projet
la bombe:
Au centre de la friche a poussé: une énorme boule verte. OVNI venant des entrailles de la terre, cette reine mère de la nature menace à tout moment d'exploser. En reprenant l'idée de la bombe à eau, cette créature ressemblerait à un ballon gonflable rempli d'eau, de terre et de graine (trouver une matière biodégradable pour la poche). Si l'on en croit le site de la guerilla gardening de bombes assez similaires ont déjà été réalisées « Dans la ville de New York, des seed bomb (préservatifs remplis avec des graines, de l'eau et des engrais) ont été utilisées en 1973 pour la revitalisation du quartier Bowery et le développement de la ville. ». Dans l'idéal cette bombe dépasserait la taille de l'humain.

L'invasion

La créature envahie le quartier. Comme si la friche s'étendait à la ville, la verdure transperce le béton pour ressortir dans toutes les failles urbaine: fissures, détritus, poubelles, égouts...

  • Utiliser les techniques de la guerilla pour faire pousser dans les interstices.
  • Créer un débordement de verdure dans des lieux, sur des objets improbables.
  • Laisser le Sur-Naturel se propager dans l'espace-public.

L'explosion

 « Le ventre de la bête » risque d'éclater!
Cette bombe menaçante aurait pu être du nucléaire ou un kamikaze ou encore ce fantasme de la fin du monde ou de la catastrophe écologique que nous rabâche Hollywood.
Après 1 semaine d'invasion du territoire, le phénomène deviendrait une menace publique :

  • Délimiter une zone de protection avec des banderoles et des panneaux d'alertes autour de la bombe.
  • Créer un petit événement médiatique lors de l'explosion, en ramenant du public autour de l'animal.
  • La faire exploser en disposant des pétard cachés sous la bombe.
  • Avoir le plaisir de revenir l'été et de voir un parterre de fleurs au même emplacement.