Vincent VELLA • Tokyoskool, parcours personnalisés • 22 octobre 2003
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Introduction
www.palaisdetokyo.com
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Tokyoskool est le site pédagogique du Palais de Tokyo. Avec Janique Laudouar, Vincent Vella, directeur artistique de Tokyoskool, tentera d'élucider la difficile question du site-d'initiation-à-l'art-contemporain, en direction des publics jeunes (ou moins jeunes) ou comment la pédagogie et l'art contemporain sont pris au piège du design dynamique-flash, jusqu'à devenir un art tout simplement... Vincent Vella est artiste. Peintre de formation il poursuit des études universitaires à Paris 8.
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"Lettré informatique", il a été sollicité, au titre de Directeur Artistique
pour fabriquer le site pédagogique du Palais de Tokyo,
site de création contemporaine, 13, avenue du Président Wilson - 75116 Paris - France
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L'équipe de Tokyoskool :
Chef de projet : David Cascaro
Direction artistique / design / programmation : Vincent Vella
Concept : David Cascaro et Vincent Vella
Rédaction : David Cascaro, Amiel Grumberg
Ressources bibliographiques : Marion Buchloh-Kollerbohm, Laura Lamy, Claire Szulc
Exercices à pratiquer : David Lamy, Raphaèle Mas
Iconographie et rédaction des quizz : Laura Lamy

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Questions

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Vincent Vella développe une esthétique particulière du logiciel Flash, qui n'est pas sans évoquer le concept de "Boîte en valise" de Marcel Duchamp, alors que d'autres pratiquent l'open space à profondeur variable.
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La représentation interactive des oeuvres ? L'hypothèse de la singularité innovante des médias interactifs pour la représentation des oeuvres est une problématique qui trouve aujourd'hui sa nécessité culturelle et technologique. Cet axe de recherche (LABEI) se situe dans le développement des pratiques audiovisuelles, de la télévision, des films sur l'art et de la captation du spectacle vivant.
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Nouvelle forme de l'Orbis Pictus de Comenius ? Mutation du rapport texte-image au profit de l'image ? Esthétique maniériste de l’image et du design graphique interactifs sur internet ? L’art contemporain élargi à l’interactivité, paradigme d’un art performatif ? Ces questions seront posées, à travers le parcours personnalisé du site par son auteur même.

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Autres sites réalisés
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Vincent Vella réalise aussi le site de la galerie Éric Dupont,
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et construit des prototypes de pièces artistiques pour internet
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Références bibliographiques

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À propos de "ces films de télévision qui composent ce que Rossellini appelait son 'projet éducatif'", Raymond Bellour, dans L'Entre-images 2, page 109, rappelle le point de vue du cinéaste sur l'image : "L'homme a enfanté l'image et l'image peut être parfaite, c'est à dire accepter toutes les données, donc tolérer et faire s'épanouir toutes les différences. Son discours, finalement, est le seul qui ne soit pas polémique, le seul qui atteigne à la véritable dimension politique." (cité de Roberto Rossellini, Fragments d'une autobiographie, Ramsay, 1987)
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Raymond Bellour poursuit : "L'image est ainsi ce qui s'oppose à l'écriture, au discours. Elle appartient à tous et à personne, elle transgresse la différence des langues et s'impose par sa présence immédiate, à la fois simple et souveraine, en elle-même universalisable.... Un homme sert de héros et de médiateur, incarnant cette aspiration au Tout par la connaissance du monde comme Tout : Comenius, humaniste tchèque précartésien, homme de la Renaissance attardé au XVIIe siècle... fondateur du livre éducatif, qu'il concevait comme une alliance d'un genre inédit entre mots et images... il n'admettait dans son projet aucune différence entre les pauvres et les riches pas plus qu'entre les sexes. Il a donc le premier formulé l'idée d'une pédagogie universelle adressée à tous les enfants." Son Orbis Sensualium Pictus, (L'Image du Monde Sensible) 1654*, hérite des Arts de la Mémoire et anticipe le livre scolaire illustré.
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En 1623, Comenius rédigea
Le labyrinthe du monde et le paradis du cœur, qui est une "allusion à la guerre [guerre de trente ans] et à l'exil du 'paradis tchèque' ('un pays où coule le miel et le lait'), exprime la tentation de la renunciatio mundi' : le paradis [la paix] a déserté le monde et il ne reste plus à l'homme qu'à se replier sur lui-même. La Magna Didactica (1633) de Comenius se présente comme l'outil de restauration du paradis perdu, image inversée et symétrique du labyrinthe du monde [en guerre], paradis s'identifiant au processus de sa propre réalisation, dans l'effectuation même d'une réforme des affaires scolaires puis de l'intégralité des affaires humaines. Rousseau fera écho à cela. L'école est pensée comme un microcosme insulaire, un paradis restauré, les réformes scolaires travaillant donc à la restauration du paradis [la paix] de manière effective.
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Très curieusement, il y a une certaine actualité de ces utopies concrètes, chez des architectes comme Yona Friedman, des écrivains comme Edouard Glissant, [qu'avait invité Hans Ultidcht Obrist] dans l'Utopia Station de la Biennale de Venise 2003, http://www.e-flux.com/projects/utopia/index.html et dans un fort courant anti-guerre comme dans le groupe d'artistes des future farmers http://www.futurefarmers.com/
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*addenda
Dans Comenius, L'utopie du paradis, Olivier Cauly, [Philosophies PUF, page 64 et suivantes] décrit "L'institution de l'école-paradis" : "Si l'utopie du paradis est d'abord celle d'une méthode productive capable de mener l'homme à toute la perfection dont il est capable (quoique nul n'ait jusqu'à présent fixé les limites du pouvoir de l'éducation sur un homme qui n'est rien sans elle), l'école est le lieu par excellence de l'utopie du paradis dans la pensée coménienne." Il poursuit [page 74] sous l'intitulé de paragraphe "L'utopie didactique achevée : l'école comme image du ciel sur la terre.— ...Jamais en effet l'identification de la méthode naturelle et du travail mécanique, de l'école elle-même à un atelier (l'imprimerie) [on pense à l'imprimerie à l'école de Freinet] ou à un objet technique (l'horloge) n'avait été poussée aussi loin...; Aussi bien pourra-t-on espérer que l'école 'cesse d'être un labyrinthe, une prison, un bagne et un lieu de détresse' pour redevenir 'un palais, un festin et un paradis'(1)". Il est indiqué en note de bas de page (1) Le matériel scolaire n'échappera pas à ce principe: "Tous les manuels doivent être conçus et arrangés de manière à épargner tout tatônnement aussi bien au maître qu'à l'élève: ils ne doivent pas ressembler à un labyrinthe où l'on s'égare mais à un jardin des délices." (École pansophique, III, 49, ODC II, p.21). De là l'invention du premier livre scolaire illustré, Orbis sensualium Pictus à proprement parler le jardin des mots et des images.
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