Anne Ferrer artiste : "Corps inventés", conférence mercredi 3 novembre 2004

"Corps inventés"
La conférence donnée par Anne Ferrer, artiste avec Colette Hyvrard, curatrice-artiste-enseignante à Paris8 et Nathalie Lafforgue représentante du FDAC Seine Saint-Denis, est une extension de l'exposition "Anne Ferrer, Anne Rochette, oeuvres du FDAC de la Seine-Saint Denis".

Pour les étudiants de Moments d'art contemporain, une visite de l'exposition sur un mode conversationnel précèdera la conférence entre 16h et 17h, galerie A033.

"Corps inventés" a été le titre d'une exposition à laquelle a participé Anne Ferrer.


Anne Ferrer et Anne Rochette sont des sculptrices-installatrices.


Extraits choisis de leurs oeuvres respectives— Anne Ferrer
Anne Ferrer, Fleurs, skaï et vinyl, molleton.Dimensions (fleurs fermées) :Gauche : 150X60X60 cm.
Droite : 130X60X60 cm

 

These materials and techniques have become not only my chosen tools and activities, but also the driving force of my expression as an artist, a human being and a woman. No previous activity has afforded me greater challenge than this "unruly troublemaker."

My approach to the human and animal form, in both cruel and tender settings, has taught me how to sew and assemble materials. My motivation has been helped by installing my workshop in an old butcher's shop. I am very interested in agricultural fairs where the winning beast wears a large bow, just as slabs of meat are garnished with frills and neat little flowers, and in the fashion shows put on by the grand Parisian couturiers. Nina Ricci dresses and Chantal Thomas lingerie inspire me!

My works include huge soft-sculpture carcasses and "piggy-bag" reversible sleeping bags that can also be wall hangings. Using sewing to create the skin is exciting but difficult. Paradoxically, the notion of pleasure (of touching, of work well done) is present: there is a love-hate relationship with the material.

Excerpts from
artist statement,
"A Theoretical Discussion?", published in
Textile Sismographes: Symposium Fibres et Textiles 1995 -- Texts from the Colloquium (Montreal: Conseil des arts textiles
du Quebec, 1995),
pp. 28-32


Pouf-truie, 2002 PVC, billes en polystyrène...


Extraits choisis de leurs oeuvres respectives— Anne Rochette
Anne Rochette, Comptine Sculpture installation 1999, Jardin des Tuileries, Paris. .[tout près de l'arbre de Penone]
du 23 mars au 19 mai 2002 à la Maison de la Culture d'Amiens un exposition a été consacrée à Anne Rochette. Les œuvres présentées ont été élaborées à partir de tissu, résine acrylique, silicone et porcelaine. Ses œuvres sont toujours liées à son histoire personnelle. Née en France et installée à Paris, Anne Rochette voyage aux États-Unis, en Inde (1988-1990) et en Chine (2001).

Les matériaux choisis composent des sculptures aux formes proches de ce qu'Anne Rochette qualifie de "géométries impures" qui font référence à des parties du corps, à des excroissances ou des plis corporels. Une présence organique, tactile, se dégage de ces éléments. La question du genre féminin est souvent au centre de ses œuvres : enfance, passage à l'âge adulte, sexualité, maternité ou attributs de cette féminité dans des cultures différentes de la nôtre forment un sujet central dans son œuvre. Les notions de laid et de difforme émergent dans certaines œuvres, auprès d'autres plus sensuelles et douées ; des masses hybrides et polymorphes se créent. Une certaine charge érotique est présente dans ces sculptures. L'indéterminé est récurrent : quelles sont ces formes qui semblent en devenir, à la fois dynamiques, mobiles et ventrues, imposantes ? Certaines pièces témoignent d'une implicite violence liée au corps ou au mental.

"Anne Rochette s'empare de ce que l'on a coutume de cacher et l'amène à la lumière pour le reconsidérer, le rhabiller, parfois littéralement, et le reconstruire à de nouvelles fins, celles-ci tout aussi polyvalentes que le le deviennent les formes. Son travail pose le corps comme lieu d'identité et de transformation, tout en invoquant quelque chose de bien plus intangible, qui s'apparenterait à une atmosphère de possibilités génératives. Elle parle de son travail comme étant de l'ordre du figuré plutôt que du figuratif, différenciant ainsi ce qui est pensé et construit, empli de soi-même et de son moment de ce qui est explicitement plein d'une entité, qui reproduit un autre moment." extrait du texte de Joan Simon in catalogue Anne Rochette, École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Paris, 1994