Dominique GONZALEZ-FOERSTER présente son programme de cinq films, sous forme de séance de cinéclub . Elle les commente [quicktime 1: Central; quicktime 2: Plage] + [Extrait de l'entretien à propos de Cosmodrome, ci-dessous] et répondra aux questions du public.

Caroline GROCHOLSKI, Sandra MARTIN, Suvi PUOSKARI et Yasuri INAGAKI ont choisi de présenter trois de ces films [filmés pendant la conférence et repris en courts extraits sous forme de Quicktimes]
Aurélia RIVAGE a assuré tout le suivi de la préparation de la séance, avec l'aide de Fabrice PONTARINI, projectionniste. Hajime TAKEUCHI était aux platines. Remerciements à Simon LUCCIANI et au département Cinéma de Paris 8 qui nous a prêté sa salle de cinéma pour cette projection exceptionnelle.

| Riyo | film 35mm | 10 mn | Anna Sanders Films |
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Central | film 35mm | 10 mn | Anna Sanders Films |
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Plage | film 35mm | 15 mn | Anna Sanders Films/Le fresnoy |
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Ann Lee in Anzen Zone | DVD | 3 mn
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Ipanema Theories | film 35mm | 1h30 | avec soundmix live Hajime TAKEUCHI


Extraits de l' entretien, 15 mai 2001, à propos de Cosmodrome
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Cosmodrome, Quelle architecture pour Mars?, Musique : Jay-Jay Johanson, 2001 _ 19 mai-28 juillet 2001| :

[Les cinq films ont été présentés dans l'exposition Cosmodrome dans l’espace du Consortium ]

...D.G.-F.:Dans ces différents films présentés au Consortium, il y a des préoccupations spatiales et architecturales. Ipanema Theories montre différents environnements. Riyo, Central et Plage sont chacun, à un moment donné, dans un lieu, dans un rapport à l’espace. Dans Ann Lee in Anzen Zone aussi, même si cette zone de sécurité n’est pas architecturée, on la perçoit dans le film à travers le personnage. En fait, le titre Quelle architecture pour Mars? pourrait aussi bien être Quelle architecture pour la Terre?. Pour moi, il était évident que la question des écrans devait aussi se poser en terme architectural et que les images ne pouvaient pas se poser comme des peintures dans l’espace. Il fallait penser autre chose. J’ai imaginé ces espèces de traversées obliques dans l’espace qui permettent d’échapper au fait de contenir un film dans un seul espace. On se retrouve avec des alignements d’images qui nient les coupures, les portes, vu que les cimaises traversent l’espace. J’ai conçu ces cimaises comme différents bâtiments avec des fenêtres écrans.

Q.: "Votre film Ann Lee in Anzen Zone, Ann Lee en zone de sécurité, est le troisième volet du projet No Ghost, Just a Shell initié par Pierre Huygue et Philippe Parreno ( Ann Lee est un personnage de manga acheté à une agence japonaise de création de personnages). Dans votre version, Ann Lee semble s’émanciper de son état de personnage virtuel en interpellant directement les spectateurs dans sa langue d’origine (le japonais): Est-ce une volonté de retrouver ou plutôt de trouver son identité ?

D.G.-F.: Oui, bien sûr. Elle parle dans sa langue et se dédouble. Sa traduction vivante (en anglais) est un clône d’elle-même. Ann Lee a une dimension très contemporaine; elle est à la fois dédoublée, elle existe dans différentes langues et elle adopte une position un peu apocalyptique: " Vous serez tous envoyés vers un lieu sans retour, c’est un voyage vers nulle part ... ", " Vous disparaîtrez dans vos écrans".... Pour moi, il est naturel qu’elle parle le japonais vu que c’est sa langue d’origine. Ann Lee se lance en fait dans un délire intellectuel. À travers Ann Lee, Gold et le Cosmodrome, je peux enfin explorer cet espace de la science-fiction.

Q.: Ann Lee parle en japonais tout comme les deux adolescents de Riyo. Dans Ipanema Theories, il y a également des vues de Tokyo. Vous semblez affectionner particulièrement ce pays.

D.G.-F.: J’y vais depuis longtemps et c’est une source d’inspiration permanente. Ce n’est pas de l’affection. J’y suis allée pour la première fois en 1987 et depuis, une vingtaine de fois. J’y suis restée une fois pendant six mois. C’est un lieu d’inspiration très intense. Mais il y en a d’autres. Le Brésil notamment. Le film Riyo montre le bord de la rivière à Kyoto. Ce n’est pas du tout le Japon cliché que l’on peut voir dans certains documentaires où l’on peut voir des centaines de gens prendre le métro. C’est l’anti-image cliché. C’est pour cela que les films sont beaucoup plus intéressants que les mots.