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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––01 lien vers Pierre Bismuth au Mamco

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On m’a demandé de faire une conférence, en décembre 2000, à la TATE MODERN, à Londres. Plutôt que de parler de pièces importantes dans cette institution importante, j’ai eu envie de montrer ce qui était de l’ordre des petits projets, des choses périphériques sans jamais montrer aucune pièce achevée.
Le principe de "lecture" (conférence) que j’avais choisie, c’était de prétendre chercher un titre pour la conférence. J’ai commencé en intitulant la conférence:

NEVER BELIEVE WHAT AN ARTIST SAYS ABOUT HIS WORK (1) NE CROYEZ JAMAIS UN ARTISTE QUI PARLE DE SON TRAVAIL. Ce qui en général est assez vrai, dans la mesure où ce que l’artiste dit de son travail n’est pas nécessairement ce qui est à comprendre de l’oeuvre, mais simplement, la manière dont il a envie de placer le public par rapport au travail ou la manière dont lui, a envie de voir son travail, mais ce n’est pas du tout le discours qui doit faire autorité nécessairement. Ce qui est intéressant, c’est d’écouter un artiste raconter son travail. Après, ce ne veut pas dire que la manière dont le public va le percevoir doit correspondre nécessairement au discours de l’artiste. Ce qui est déjà vrai en Angleterre ou dans les pays anglo-saxons. C’est encore plus vrai dans les pays comme la France, ou je pense, que le discours de l’artiste fait autorité autant que le discours du critique ou du journaliste. Et puis, Finalement, je m’étais rendu compte que ça ne pouvait pas être le titre de la conférence puisque la plupart des choses que j’allais montrer n’allaient pas se référer à ce titre-là. Et je me suis dite que j’allais appeler ça

THINGS THAT COULD BE DONE BY SOMEBODY ELSE, IF SOMEBODY ELSE WAS DOING THINGS LIKE ME. LES CHOSES QUE QUELQU'UN AURAIT PU FAIRE, SI QUELQU'UN D'AUTRE FAISAIT LES CHOSES COMME MOI. Ce qui traite en partie de la question de l’originalité: savoir si ce qu’on doit faire doit apparaître comme quelque chose de nouveau ou pas. Dans mon cas, je pense que c’est une question qui doit être éliminée, c’est à dire que toute chose a des références plus ou moins élaborées. Quand on est dans le processus de création, il faut très vite se débarrasser de cette idée qu’on doit faire quelque chose qui n’a jamais été fait avant. En général, on peut voir qu’il y a pas mal d’artistes, qui, à vouloir faire des choses qu’ils n’ont jamais vu avant, font plutôt des choses qui ne ressemblent à rien dans le vrai sens du terme. Et puis, je crois que j’avais essayé de simplifier la phrase qui était un peu compliquée volontairement et donc ça a donné:

THINGS I DO THAT COULD BE DONE BY ANYBODY ELSE (2) LES CHOSES QUE JE FAIS POURRAIENT ÊTRE FAITES PAR N'IMPORTE QUI D'AUTRE. Comme par exemple de petites séries de dessins à partir de cartes de visite de magasins que je récupère quelquefois. Là, j’ai essayé de dessiner aussi bien que possible, de voir quelle était la forme du corps de la jeune fille (3) et qui déjà reprennent mon intérêt pour la répétition de l’image. Le fait de partir d’une image qui est toujours la même et le dessin à la main, font que chaque image devient différente.

THINGS I HAVE DONE, BUT I DON’T REMEMBER WHY I HAVE DONE, LES CHOSES QUE JE ME SOUVIENS AVOIR FAITES, MAIS DONT JE NE ME SOUVIENS PLUS POURQUOI JE LES AI FAITES .... Cette pièce tombe très bien dans les choses qui pourraient être faites par n’importe qui: Ce sont en général des objets ou des collections d’objets, des press-cuttings, des photos, des éléments faits pour garder les choses en mémoire. Ce ne sont pas réellement des travaux en soi, mais ils le sont devenus, dans le sens où quand j’ai commencé à ressortir ces choses de mes cartons, je n’arrivais plus du tout à me souvenir pourquoi elles m’avaient intéressé. Donc, je me suis retrouvé devant ces objets sans savoir très bien quel était le sens de leur conservation. Ce qui était en même temps une manière de refuser le commentaire et de dire: ne me demandez pas ce que ça veut dire, puisque moi-même je ne sais plus ce que c’est. Là, c’est une nappe du TGV (Bon moment), là (image) une photo du bâtiment FIAT à Bruxelles, là (image) un prospectus pour aider les handicapés (4).

>>>>vers>>>>––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––02 Pierre Bismuth suite