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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––03 Pierre Bismuth

(12)(13)(14)

NOT FOR EVERYBODY BUT ONLY FOR EVERYBODY WHO BELIEVES IT COULD BE FOR THEM (12)
PAS POUR TOUT LE MONDE MAIS SEULEMENT POUR CEUX QUI PENSENT QUE C’EST POUR EUX, pourrait être le titre de la conférence.
Quand on parle de l’art pour tous, on a l’impression qu’on tombe dans l’écueil des théories sur la communication à savoir: faire que l’art soit une sorte de message qui doit être compris par tout le monde. Alors que l’accessibilité veut dire que tout le monde peut entrer dans le musée, mais ne veut pas dire que le message soit d’une simplicité telle que n’importe quelle personne puisse comprendre de quoi il s’agit. Toute personne qui entre dans un musée est libre de faire une recherche, d’essayer de comprendre ce dont il s’agit. Il ne s’agit pas de faire quelque chose qui soit vendu automatiquement.
Là, c’est
une série de cartes postales (13), qui jouent sur deux niveaux de lectures. J’ai commencé en Belgique, il y a trois ou quatre ans. Ce sont toujours des portraits d’amis. Ils sont toujours suffisamment petits pour que ça ne dérange pas la personne qui achète la carte postale pour le monument et suffisamment grands pour que celui qui connaît la personne puisse la reconnaître. Au dos de la carte postale est toujours indiqué le nom de la personne qui est devant le monument. Jonathan MONK dans la cour du Palais Royal. J’ai demandé à Buren si je pouvais utiliser sa pièce sans le citer. Il a accepté.
J’ai oublié la transition avec l’image suivante. Par rapport à l’attente du spectateur.... C’est une pièce qui s’appelle
Ma couleur préférée (14). C’est une série de 80 diapos qui passent d’une couleur à l’autre d’une manière très très lente. Si on reste devant la pièce, pendant cinq minutes, on se dit: "Tiens, c’est toujours du bleu, ça fait chier", et on s’en va. Mai si on repasse un plus plus tard devant la pièce, on se rend compte que la couleur a évolué vers autre chose. C’est-à-dire que l’événement ne se passe pas au moment où on l’attend, mais quand on a pensé qu’il ne se passerait rien. Cette pièce allait du bleu marine au magenté, ça évolue de 2% en 2%. Pour l’oeil, c’est impossible de saisir la différence de couleur.
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(15)(16, 17, 18)

Ce travail venait d’un autre travail que j’avais fait plusieurs années auparavant avec des synonymes. Ce petit projet est un livre d’artiste (15), fait avec une éditrice italienne, qui réunissait les deux idées. L’idée de départ, c’est de partir d’un synonyme, et en prenant un synonyme du synonyme du synonyme, de proche en proche finalement on se retrouvait, en passant par des paradoxes, des contradictions, on peut même passer par des mots inverses du mot de départ.
Ce livre, c’est en partant du mot
END (15) en 44 pages, on arrivait petit à petit à évoluer dans la signification du mot et aussi les pages changeaient de couleur. La trame de l’impression est très grosse (on voit les trois couleurs):
End/Final/Conclusion/Deduction/Answer/Revelation/Prophecy/Anticipation/Intuition/Emotion/Impression/Perception/Cognition/Apprehension/Anxiety/Fear/ Panic/Hysteria/Violence/Brutality/Cruelty/Injustice/Wrong/Incorrect/False/Artificial/Falke/Imitation/Copy/Duplication/Double/Clone/Twin/Paired/ Complementary/Companion/Friend/Confident/Usual/Familiar/Frequent/Persistent/Recurrent/Repeated. Et on arrive au mot de fin Repeated.

Là , c’est une série de films commencés à Londres.
Ici, à Bruxelles: utiliser des acteurs pour jouer dans des petites séquences très courtes de 20 secondes (16). Des acteurs qui feraient rien de plus que ce que les passants font de manière spontanée, simplement marcher dans la rue. La seule chose qu’on voyait, c’était une petite séquence filmée de 20 secondes en boucle, dont on savait qu’il y avait des acteurs dedans, mais dont les acteurs n’étaient pas spécialement visibles parce qu’ils ne faisaient rien d’extraordinaire, de spectaculaire. C’était aussi une sorte d’aberration, parce qu’en général, quand on utilise des acteurs dans un film, c’est pour contrôler une action, pour faire faire quelque chose à quelqu’un, qu’on ne pourrait pas obtenir sans acteur; ça crée une attention particulière, automatiquement, si on sait qu’il y a des gens qui jouent quelque chose de précis, on commence à analyser la séquence de telle manière qu’on essaie de voir quels sont les gestes artificiels, quels sont les gestes qui ont l’air spontané. Évidemment, ce que j’espérais se passe, on se rend compte que les gens qui passent là de manière spontanée ont des gestes qui ont l’air complètement artificiels, qu’on agit tous de manière relativement bizarre et on interprète assez mal l’image. J’ai pris le même moment dans des séquences différentes. Là , c’est le même travail mais fait à Paris, pour une exposition à la galerie parisienne d' Yvon Lambert . J’ai volontairement montré les quatre écrans les uns à côté des autres (17), ça crée une confusion dans la mesure où on ne pouvait pas avoir l’impression que cétait la même image répétée quatre fois, mais comme en fait, ce sont des séquences différentes, il y a des tas de choses autour qui bougent, parce qu’il y a des passants qui n’étaient pas là dans la première séquence, un type en vélo, plein de choses qui se passent. Là c’est le livre d’artiste (18) où je montre à chaque page, le même moment dans la séquence, mais à chaque page il y a une séquence différente, donc on a l’impression que l’acteur principal est figé dans le temps, alors que la lumière change, il pleut, on a tous les changements de temps météorologique.

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