Rencontre avec Soly CISSÉ et Henri SAGNA, vendredi 19 mai 2006 — DOCUMENT PDF

Rui ALBERTO — « L'Art africain sous le regard occidental » — et Liliane TERRIER — « Moments d'art contemporain » du département Arts Plastiques de l'Université Paris 8 Saint-Denis
Bonny GABIN, attaché culturel et le Musée DAPPER vous invitent

à une rencontre avec les artistes contemporains sénégalais Soly CISSÉ et Henri SAGNA
| Henri 2006/Paris |

le vendredi 19 mai 2006, de 11h à 18h, Salle A070, Université Paris 8, métro ligne 13, Saint-Denis Université.



Cet atelier-conférence est pensé comme une résidence d'artistes courte et fructueuse. De 11h à 16h, Henri SAGNA et Soly CISSÉ travailleront en direct devant et avec les étudiants d'arts plastiques. C'est une occasion pour les étudiants de voir travailler deux artistes de près. Puis une courte conférence-débat de 16h à 18h réunira les deux artistes avec Bonny GABIN, Rui ALBERTO et l'ensemble des participants. Miguel Angel MOLINA, Marion LAVAL-JEANTET et Alexis CHAZARD s'associeront à cette journée.

Sites de référence Musée DAPPER : http://www.dapper.com.fr | Sénégal contemporain | Masques, 50 visages |


—— —— <7e Biennale de l'art africain contemporain


Sites de référence des deux artistes



Soly CISSÉ | Artiste en résidence en 2006 |


Henri SAGNA | Artiste en résidence en 2006Action Bottle Boy Dakar >Henri SAGNA | Correspondances 2004-2006 |


Contexte de la rencontre | Sénégal Contemporain | Africa Remix | Arts of Africa | Brésil, un héritage africain



La convention de partenariat signée entre le musée Dapper et le département Arts Plastiques de l'Université de Paris 8 a récemment trouvé matière à concrétiser ses objectifs d'échanges de compétences.

Les expositions Sénégal Contemporain et Masques, 50 visages, qui ont été présentées en hommage à Léopold Sédar Senghor au musée Dapper, ont généré un certain nombre d'actions à l'université : rencontres au musée Dapper, et mise en place d'une résidence d'artistes à l'université.

Les étudiants et leurs enseignants, à la suite des visites, ont pris rendez-vous avec les artistes pour le surlendemain, tant ils avaient de choses à se dire. Parler d'art, et surtout d'art contemporain africain.

Il est vrai que depuis les expositions en 2005 d'art contemporain africain, Africa Remix au Centre Georges Pompidou et Arts of Africa à Monaco, nous n'avions pas encore eu l'occasion d'en côtoyer les auteurs, alors qu'apparaît clairement l'émergence d'un mouvement artistique moderne en Afrique.

Mais celui-ci peine à s'exposer en Europe, laquelle persiste à cantonner l'Afrique dans l'art traditionnel, comme s'il n'avait d'intérêt que dans sa dimension anthropologique.

Déjà l'exposition Brésil, un héritage africain au musée Dapper avait ouvert la porte d'une réflexion sur tradition et contemporanéité, et permis aux étudiants de questionner cette problématique.



L'exposition Sénégal Contemporain



La rencontre avec Soly CISSÉ et Henri SAGNA actuellement exposés au musée a duré plus d'une heure, dans un échange riche, nourri de questions pertinentes de la part des étudiants.

Henri SAGNA, né en 1973, « sculpteur recycleur », a expliqué son travail sur le moustique, vecteur de maladie, mais aussi de ruse, de culture et tradition. La prophylaxie, le dénuement en Casamance, le combat acharné de chaque jour, de chaque heure, trouvent dans la sollicitation esthétique la seule arme contre le désespoir.

Soly CISSÉ, né en 1969, dessinateur, peintre et sculpteur de formation, campé dans la solidité du trait, de la figure, impose une présence massive et inquiétante comme une menace, une accusation des laissés pour compte à l'encontre de l'ordre mondial qui les écrase.



Université de Paris 8, vendredi 19 Mai de 11 à 18 heures, atelier A070


Cet échange n'est pas terminé, il reste beaucoup à apprendre pour les étudiants qui découvrent là tout un pan de la création artistique contemporaine, par-delà la scène parisienne.

C'est donc cette Afrique artistique qui se déplacera à l'Université de Paris 8, le 19 Mai de 11 à 18 heures, à la rencontre d'une autre Afrique : celle de l'immigration, en quête d'identité et d'espoir, pour mener des ateliers et une réflexion sur la culture artistique contemporaine au Sénégal entre tradition et modernité.


Textes de référence

3. « Traqueur de moustiques » par Victor Vina et Henri Sagna
anciennement : par Jean-Pierre Aubé et Henri Sagna
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© le blog associé au site du Projet Correspondances

Henri Sagna et Jean-Pierre Aubé travaillent de concert à la réalisation d'un projet d'art environnemental autour des insectes, et plus spécifiquement des moustiques.

Jean-Pierre Aubé a réalisé de petits robots-insectes, qu’on appelle "BEAM", sigle pour: Biologie, Electronique, "Aesthetics" (Esthétique) et Mécanique. Ils furent inventés par Mark Tilden en 1990. Ces robots utilisent la nature comme modèle, et plus particulièrement les insectes. Ils sont énergétiquement autonomes, utilisent des cellules photohalviques et sont fabriqués à partir de pièces de récupération, telles que des moteurs de baladeurs ou des cellules photoélectriques de calculatrices. De plus, ils n'ont pas de programme informatique : ils sont construits à l'aide d'un système logique composé de quelques transistors. La qualité esthétique des robots est importante et garantit leurs performances, tout comme la simplicité de leur apparence. D'un point de vue mécanique, là encore la simplicité est de mise : ni roues ni engrenages.

Les "Beam" sont conçus pour effectuer une tâche unique, par exemple: trouver une source lumineuse (phototropisme), s'orienter grâce au champ magnétique terrestre, ou encore suivre une fréquence audio. Ces petits objets ont un comportement et des performances impressionnantes : une expérience dans un désert des Etats-Unis a démontré que ces robots pouvaient survivre plusieurs années et parcourir des dizaines de kilomètres. Et de tels robots ne coûtent que quelques euros!

Puisque leur réalisation est très peu coûteuse, les insectes-robots peuvent être construits par dizaines. Le projet consiste à en réaliser une cinquantaine à partir de matériaux récupérés à Dakar, et à leur greffer un senseur sonore, au caractère répulsif anti-moustique. Il s'agit d'induire un mouvement chez ces robots et leur faire acquérir des comportements qui copient ceux des insectes réels.

Henri Sagna est diplômé de l'École Nationale des Beaux-Arts de Dakar, option Environnement. Sa réflexion et ses recherches sont basées sur le moustique, vecteur du paludisme, maladie parasitaire qui fait des ravages dans certaines régions du monde (bien plus que le SIDA). Afin d'éveiller les consciences et de sauver des vies humaines, il réalise une représentation sculpturale des moustiques, dont la base est une bouteille, associée à divers matériaux comme le tissu, le fil de fer, etc. Il souhaite dans sa pratique artistique se joindre à Jean-Pierre Aubé pour concevoir et réaliser de petits objets mobiles de manière à intervenir dans le champ des recherches environnementales, notamment en prenant pour cible les problèmes virologiques posés par la prolifération des insectes en Afrique.



Image | Soly CISSÉ |


Image | Henri SAGNA |