van ASSCHE | Christine van ASSCHE La vidéo nexiste plus: une histoire récente 24 janvier 2001 |
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Encyclopédie des Nouveaux Médias Centre PompidouOUS |
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INTRODUCTIONS | ||||||||||||
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Lorsque nous avons commencé notre projet dEncyclopédie des Nouveaux Médias, les moyens nexistaient pas. Il a fallu chercher des bourses. Nous avons reçu une bourse européenne qui nous a permis de collaborer avec deux autres institutions et de travailler en trois langues: français, anglais, allemand. En ouverture, sur le site internet, vous avez la présentation avec les différents partenaires. Nous pensions achever le travail à la fin de lannée 2000, mais il reste 6 000 pages à faire. Nous nen avons fait que 5 000. Celles-ci sont en trois langues. Nous avons rédigé des articles pour près de 250 artistes et 1000 oeuvres du catalogue, et il en reste autant à rédiger, sachant que chaque année notre collection comme celles de nos deux partenaires senrichissent. Dès lors, chaque année, nous devons essayer à la fois de rattraper le retard et denrichir le catalogue commun. Je vais vous montrer ce catalogue que constitue le site de lEncyclopédie des Nouveaux Médias. Vous disposez de plusieurs entrées possibles: par les noms dartiste, par le glossaire, par la chronologie dune histoire des médias que nous avons conçue européenne, puisquil sagit dun projet européen. Il y a aussi une bibliographie. Pour lhistorique, nous commençons principalement dans les années 60. Nous mentionnons que la vidéo a commencé à peu près vers 1963, avec des artistes-pionniers reconnus comme tels aujourdhui: Nam June, Paik, Bill Viola, Jean-Luc Godard... La vidéo a acquis véritablement ses lettres de noblesse une vingtaine dannées plus tard, au milieu des années 80. Je pense que cétait vraiment lapogée des grands artistes vidéo, des grandes oeuvres, des grandes installations, des trajectoires spécifiques et donc des artistes qui travaillaient vraiment sur le médium même. Peu à peu, dans les années 90, le médium sest fait contaminer, nous verrons un peu plus tard de quelle manière, pour se désintégrer dans les années 2000. Cette trajectoire, nous aurions pu deviner quelle prendrait ce sens-là, quil y aurait une progression avec ces artistes-pionniers, une stabilité et ensuite la désintégration. En fait, dès le début, la vidéo était contaminée. La vidéo est née dans le contexte de la performance, avec Fluxus et les artistes comme Nam June Paik, Joseph Beuys, des artistes minimalistes et conceptuels comme Bruce Nauman, Dan Graham, qui sexprimaient par les performances et les filmaient en vidéo. La vidéo servait à en garder une mémoire. Mais ce domaine est également né dans le contexte de la musique, par exemple. Nam June Paik avant dêtre un artiste-plasticien utilisant la vidéo, était un musicien-performer. Donc la vidéo, dès ses débuts nétait déjà pas un médium pur, qui ne sintéressait quà lui-même. Progressivement se sont rajoutés dautres domaines perturbateurs. Il y eu principalement linstallation vidéo qui peut être considérée comme une extension de linstallation des minimalistes. Nous pouvons prendre comme exemple la trajectoire de Bruce Nauman, un artiste qui réalisait des installations sans vidéo et qui peu à peu a rajouté la vidéo. Au début, cétait de la vidéo de surveillance, ensuite de la vidéo/projection, finalement est venue sajouter linformatique parmi les éléments perturbateurs. Chronologiquement, il y eut donc la performance, la littérature, la musiques, linstallation et linformatique. |
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LEXPRESSION NOUVEAUX MÉDIAS | ||||||||||||
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LES MOYENS ET LES LIEUX DE DIFFUSION | ||||||||||||
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Lorsque nous définissons les nouveaux media, nous envisageons les processus et les supports, mais pas encore les moyens et les lieux de diffusion. La vidéo sest fait connaître dans les années 60 et 70, dabord dans des festivals, des lieux alternatifs pour se retrouver être lart adopté par les musées, les galeries, mais aussi les collectionneurs privés. Par ailleurs, nous le retrouvons à la télévision et nous pouvons nous le procurer en éditions-cassettes. Le site internet maîtrise à nouveau tous ces domaines et élargi la diffusion. Alors, le passage, qui est un passage important, et qui nest pas tout à fait terminé, de la vidéo à linstallation tridimensionnelle, nous en verrons quelques exemples, fut très intéressant. Ce fut le passage, par le biais de lespace, par le biais de plusieurs combinatoires mêlant linstallation et le multimédia, et parallèlement ce fut aussi son espace critique. Cest au moment où sest développée linstallation-vidéo que la critique sest intéressé à ces créations. Les années 80 ont été lapogée de linstallation, ce furent vraiment les années où se sont développées des théories critiques. Jen profite pour vous présenter la bibliographie que nous avons constituée dans ce catalogue, qui nest évidemment pas exhaustive (LIEN) et que nous devrons mettre à jour très régulièrement. Vous y trouvez une liste de revues internationales, les numéros spéciaux, les ouvrages spécialisés dans le domaine mais aussi les ouvrages théoriques permettant une approche élargie, qui ont intéressé les artistes et les critiques des nouveaux media. Sy trouvent aussi les principaux catalogues dexposition, les catalogues de festivals qui sont parfois difficiles à trouver mais qui restent des outils très intéressants permettant des recherches approfondies sur des périodes données et finalement quelques sites internet documentaires et dartistes; les nouveaux media ne concernent pas seulement le domaine de lart. Ils sont impliqués également par la communication et léconomie. Ce qui signifie que plus que tout autre domaine artistique, lesthétique des nouveaux media est liée aux moyens de communication et à léconomie. Les artistes mais aussi les conservateurs dépendent beaucoup de lévolution des machines, des moyens de diffusion qui peuvent être différents des salles de musées et de galeries. Ce qui nous oblige dans notre formation à ne pas simplement connaître lhistoire de lart mais à connaître aussi lhistoire des techniques, des moyens de communication et surtout à en suivre lévolution. Il ny a pas beaucoup de métiers qui se répartissent ainsi sur plusieurs domaines et qui entrecroisent des domaines très différents. |
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QUELQUES CARACTÉRISTIQUES ESSENTIELLES DES NOUVEAUX MÉDIAS | ||||||||||||
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Nous remarquons dabord une grande instabilité qui découle de lévolution constante des supports et des machines, évolution liée aux notions de progrès, déconomie et à la société capitaliste. Tenir compte de cette instabilité, est donc un facteur important, dans les différentes étapes du métier. Plutôt que de lutter contre elle, il faut travailler avec elle. Faire en sorte de sadapter en permanence à cette évolution. Ne pas la considérer comme une instabilité négative, mais plutôt comme un apport positif. Par ailleurs, nous remarquons que beaucoup de travaux sont liés à la mémoire et à lhistoire. Beaucoup dartistes choisissent ce médium parce quils désirent travailler sur la mémoire. Mais paradoxalement, plus nous avançons dans le métier, plus nous avançons dans les technologies, plus nous nous rendons compte que nous ne pouvons pas leur faire confiance. En effet, les technologies sont liées aux processus de copie et de transfert permanents. Chaque fois que nous copions et que nous transférons, nous avons à faire à une perte. Cest donc un grand paradoxe qui devrait être étudié et quil est difficile daccepter, puisque nous pensons malgré tout que les technologies apportent une vision par rapport à lhistoire et à la mémoire et quelles vont servir à conserver et à travailler cette histoire. Mais personnellement en vingt ans de conservation, même si nous navons rien perdu, nous savons quand même que chaque fois que nous copions, nous assistons à un phénomène de perte. Nous avons dautres paradoxes à résoudre. Là, je parle du point de vue des arts plastiques, en général, puisque le contexte dans lequel je travaille est celui dun musée dart moderne, ayant des secteurs traditionnels comme la peinture, le dessin, la sculpture, la photographie. Le paradoxe que nous avons à résoudre, est celui de linexistence de la notion doriginal. Alors même que nous défendons encore des oeuvres, des auteurs, nous avons du mal à défendre un support original. Nous gardons tout puisque cest notre devoir, mais nous savons que la meilleure version dune oeuvre nest pas nécessairement la première que nous ayons achetée à lartiste. Vous en verrez des exemples parmi les oeuvres que nous allons voir ici. Le processus de copie et de transfert est en quelque sorte une attitude permanente que nous intégrons dans le métier, et en tant quartiste, vous devez et devrez lintégrer également. Un autre paradoxe à résoudre dans le contexte des arts plastiques et des présentations muséales, cest celui des installations. Dune part, ces dernières demandent des espaces obscurs; or les musées sont conçus selon le principe des salles blanches, éclairées et nous devons dès lors construire, déconstruire, faire des plafonds, tout ce que détestent en général les administrateurs de musée. Nous sortons du white cube. Mais ce qui sera encore plus perturbant, ce seront les espaces virtuels. Nous nous posons la question de savoir si les oeuvres virtuelles doivent être montrées uniquement dans les musées ou au contraire, uniquement à lextérieur, si nous avons besoin des musées pour les montrer, nous nous posons la question de savoir si nous devons les acheter, nous nous posons un nombre infini de questions auxquelles nous nallons pas répondre immédiatement. Un troisième paradoxe, cest que les musées sont des lieux silencieux, et que lorsque nous y amenons des oeuvres sonores, cest toujours très mal perçu.Le son continue à perturber les voisins, les peintres. Ce problème persiste. Quand vous visitez le Centre Pompidou, vous constatez que le son des moniteurs est toujours baissé. Parfois, les gens ne se doutent pas quil y a du son! Il est vrai que cest un paradoxe, dautant que nous avons de plus en plus doeuvres sonores. Je ne pense pas que les nouveaux media soient en état de crise au sein de lart contemporain. Je pense, que plus que tout autre domaine, nous pouvons souligner un certain nombre de paradoxes, mais malgré tout, lorsque nous parlons de contenu et de recherche théorique, nous constatons que ces oeuvres font vraiment partie de la modernité et quelles appartiennent vraiment au domaine des arts plastiques. |
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PRÉSENTATION DES OEUVRES À PARTIR DE LENCYCLOPÉDIE DES NEWMEDIA-ARTS.ORG | ||||||||||||
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Je vais commencer par vous montrer les oeuvres les plus contemporaines, donc je vais faire une histoire à lenvers, pour vous présenter dabord des artistes qui ne sont pas dans la collection mais qui y entrent ou sont près dy entrer. Voici présentés en parallèle, le travail de MAJIDA KATTHARI, artiste marocaine, née à Casablanca en 1964 et celui de GHAZEL, artiste iranienne, née à la fin des années 60 à Téhéran. Ce sont deux artistes qui réfléchissent à la question de lidentité par le biais du vêtement mais aussi par laudiovisuel, par le semi-reportage, se situant entre documentaire et réflexion sur limage et le son. Elles travaillent à la fois sur des notions très traditionnelles, cest-à-dire sur des notions qui appartiennent à leur propre culture et à la fois sur une modernité de type occidental. |
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LE DÉFILÉ/PERFORMANCE DE MAJIDA KATTHARI | ||||||||||||
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Cest son travail de fin détude à lÉcole des Beaux-Arts de Paris. Ceci peut paraître étonnant de commencer une présentation par un telle pièce, car il sagit dun enregistrement dune performance. Cest une artiste qui veut poursuivre son travail en utilisant laudiovisuel et en mêlant le travail du tissu, du vêtement, de remise en question de la condition de femme dans la société islamique par le moyen de la vidéo et le son. Elle est en train de chercher le moyen de combiner ces deux aspects, le moyen de conserver son travail daspect traditionnel et en même temps déjà moderne et de le combiner avec les moyens daujourdhui. Elle ira ensuite, en courant dannée, faire un tournage au Maroc. Elle crée des vêtements pour des scènes quelle reconstitue et qui se situent entre documentaire et fiction artistique. Cest un travail quon montrera en juillet 2001 au Centre Pompidou. |
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LE TRAVAIL VIDÉO DE GHAZEL | ||||||||||||
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Dans la même lignée, je vais vous montrer le travail de cette artiste iranienne mais vivant en France, à Montpellier. Ghazel effectue aussi un travail sur la condition de la femme plutôt en Iran. Elle réalise ceci uniquement en vidéo. On retrouve des liens avec un certain nombre de performances réalisées uniquement pour la vidéo. Même si elle vit en France, elle retourne filmer chez elle, en Iran. Jinsiste là-dessus car ce nest pas toujours le cas des artistes de ces pays-là. Contrairement à Majida qui demande à dautres personnes de défiler avec ses vêtements, Ghazel réalise elle-même ses performances, et souvent elle film sans intermédiaire. Il y a plusieurs séquences. ici, vous voyez des séquences dune version linéaire, mais normalement ces petite saynètes sont faites pour être montrées sur trois écrans, donc on en voit trois simultanément. Voilà donc une artiste dont cest le premier travail, elle a fait une cinquantaine de saynètes tragi-comiques qui pourraient être des documentaires tant elles sont le reflet de la réalité iranienne. Elle veut continuer à travailler le thème de lexil pas seulement en vidéo, mais aussi en photo, elle veut aussi mettre des annonces dans les journaux, dans la rue, etc. Il sagit bien dune réflexion sur la question de lidentité pour une femme musulmane vivant à la fois dans la société iranienne et ici en France. Cette oeuvre nest pas encore dans la collection. |
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DIAL H-I-S-T-O-R-Y DE JOHAN GRIMONPREZ | ||||||||||||
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Voici le travail de Johan Grimonprez, qui a été enseignant à Paris 8, au moment des grèves de 1995! Comme il est dit dans lEncyclopédie, il est né à Gand en 1962. Il y a aussi une courte biographie ainsi que des informations sur lartiste lui-même et des extraits de vidéo et des photos. Voici un extrait de sa première bande vidéo. Johan a pris une position intermédiaire se situant comme documentariste, documentariste-anthropologue, mais il reste bien un artiste. Sa subjectivité lemporte! Comme vous le voyez, dans lEncyclopédie, nous avons mis des extraits des travaux eux-mêmes, en général de moins dune minute, ceci pour deux raisons: premièrement pour des raisons de droits cet extrait est considéré comme un document issu de loeuvre et non comme loeuvre elle-même et pour des raisons techniques les extraits plus longs alourdiraient le site. Les artistes qui ont voulu choisir lextrait ont pu le faire eux-mêmes. Sils nont pas répondu ou navaient pas le désir de le faire, nous avons choisi pour eux. La deuxième bande de Johan, DIAL H-I-S-T-O-R-Y, (68 minutes),1997, a été réalisée à partir dun texte de lécrivain De Lillo, le livre White Noise. Lexposition Bruit de fond de François Perron, en 2001, au Centre National de la Photographie sy réfère aussi. DIAL H-I-S-T-O-R-Y fut loccasion pour Grimonprez de faire un travail critique des médias, en utilisant les mêmes moyens que les médias, en essayant ainsi de piéger le spectateur. Il a travaillé cette mise à distance du spectateur en tentant de le piéger par les moyens daujourdhui, les moyens de la télévision. La musique a été réalisée par David Shea, spécialement pour cette oeuvre, à partir déléments trouvés et réappropriés. Mais il ne sagit pas, comme dans les années 70, dans le cinéma expérimental dun travail de found footage. Johan a vraiment recherché dans les archives de différentes télévisions, des éléments très précis qui correspondaient à un discours quil voulait soutenir. Ce ne sont certes pas des éléments trouvés dans la poubelle ou au marché au puces, il sagit vraiment dun travail de recherche précis, en fonction dun texte et dun propos à défendre. |
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INTO THE SUN DE DOUG AITKEN | ||||||||||||
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Doug Aitken nest pas encore dans la collection. Il est né en Californie en 1968 et travaille plutôt la forme installation. Il est réalisateur de vidéo-clips. Il a toutefois évolué, sauté le pas et il est rentré dans les arts plastiques. Par rapport à dautres artistes, il a une maîtrise parfaite du tournage, du montage et du mixage. Il vient en effet de la profession. Je vous présente une version linéaire de Into the sun quil a réalisée pour montrer précisément, en projection dans des conférences. Évidemment, cest une installation qui comprend quatre projections dans une salle obscure. Doug Aitken tente de travailler sur une espace à la fois perceptif, donc retour pour ainsi dire aux années 70-début des années 80, (comme par exemple Bill Viola sur la Côte Ouest), mais en même temps avec une forte tendance narrative ou para-narrative. Ce travail relève tant de la phénoménologie que du narratif. Il a créé un univers visuel très spécifique, il nous parle dun monde mutant et dans lequel apparaissent des êtres humains assez disloqués. Il travaille sur ce contraste entre un certain univers en mutation et des hommes qui ont mal vécu cette mutation. Il a eu une grande reconnaissance à la Biennale de Venise, où il avait présenté une installation spectaculaire se construisant au gré de quatre salles. Cette bande, elle, donne plutôt une idée de sa méthode de travail, de ses processus, du type dimage qui lintéresse, du type de montage, de la relation à la musique. Ce film a été tourné en Inde, cest un travail sur le cinéma indien. Le cinéma est une dominante de son travail, mais qui nest pas soutenue, comme chez Grimonprez par un texte, un objectif aussi précis. Nous produisons avec Doug Aitken une installation qui sera montrée au centre Pompidou dans un an et qui donnera cette dimension de travail narratif dans lespace, qui nest pas perceptible dans une projection unique. |
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THE POETICS PROJECT DE MIKE KELLEY ET TONY OURSLER | ||||||||||||
Nous restons sur la côte Ouest, pour vous montrer un document sur linstallation de Mike Kelley et Tony Oursler. Mike Kelley est né à Détroit en 1954 et Tony Oursler à New-York en 1957. Ils se sont associés pour faire un travail commun: une lecture dune micro-histoire, celle dun groupe punk-rock/performance, groupe que ces deux artistes avaient monté lorsquils étaient étudiants à luniversité de Californie (UCLA). Dans cette installation, ils nous montrent des documents dépoque, enfin quelques vestiges. Ils ont refait un certain nombre déléments: peintures, projections sur les peintures, sculptures. Cest pour ainsi dire linstallation la plus multimédia que nous ayons dans la collection. Cest la première fois que des artistes osent vraiment utiliser la peinture, la sculpture, pour la mettre en abîme par le son et limage. Loeuvre a été présentée en janvier/février 2000 au Centre Pompidou, pour la réouverture. Cest une très grande pièce. Vous verrez les artistes eux-mêmes filmés en train de monter la pièce. Ce qui est intéressant ici, cest que ce sont les artistes eux-mêmes qui ont décidé de refaire lhistoire. Ils nont pas laissé aux critiques, aux historiens loccasion de la faire et en outre on utilisé pour ce faire, des modes dexpression qui leur sont propres: la peinture, la vidéo, lécrit, la parole etc. On voit Tony Oursler en train de dessiner le plan de linstallation afin que le public se repère parmi tous les éléments. On voit un ensemble de peintures reprenant différents styles, des pages de carnet de notes agrandi quils avaient gardés, de sculptures, de projections de certains documents dont certains sont dépoque et dautres refaits. Lambiance sonore est impressionnante. Il y a différents styles, des parodies dautres artistes, parfois on reconnaît le style de Tony Oursler, parfois il y a un mix de leurs styles. Lensemble est présenté dans un espace obscur. Là, cest Tony Oursler qui a agrandi une page de carnet de notes et une lettre à ses parents où il décrit ce quil faisait à luniversité. Là, cest leur sigle les X-Catholiques. Là ce sont des sculptures de Mike Kelley, celle-ci est la métaphore dun dieu. cest la troisième fois que cet ensemble est présenté. Cest la version définitive... pour le moment. Ceci est un tournage dépoque, vous voyez Glenn Branca, un musicien minimaliste interviewé par eux, cest un document dépoque. Évidemment aucune peinture, aucune sculpture nest présentée dans une situation normale. Là cest Mike Kelley qui imite Tony Oursler. Ceci est une reconstitution dune performance de lépoque, quils faisaient à luniversité. Dans la salle contiguë, Tony Oursler et Mike Kelley ont réalisé des interviews dautres musiciens: David Byrne, mais aussi Kim Gordon, Allan Vega. Ils parlent de cette époque-là, de ce qui sy passait, entre la musique et les arts plastiques. Il y a aussi Laurie Anderson. Tous venaient du milieu de lart, alors quils sont connus actuellement dans le monde de la musique. Ils sont tous passés par des écoles dart, et ils parlent ici de leurs formation et évolution. The Poetics Project a été commencé en 1977 et terminé en 1997. Vous voyez cette facture punk-trash de 1977 et en même temps cette relecture critique de 1997. Cest aussi une volonté pour ces activistes dintroduire la musique dans les arts plastiques et dintroduire la musique comme un art intelligent. Ils voyaient des potentialités théoriques sur cette forme de création quest la musique punk autant que sur la musique minimaliste. Ils avaient un objectif avec cette installation. The Poetic Project nest pas encore dans lEncyclopédie, mais y sera bientôt. Loeuvre a été achetée par le Centre Pompidou. |
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ZAPPING ZONE ET IMMEMORY DE CHRIS MARKER | ||||||||||||
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Dans la collection, il y a des installations, des bandes vidéos, des CD-Roms de cinéastes qui sont, me semble-t-il, des modèles pour les arts plastiques. Il y a Chris Marker, Jean-Luc Godard mais aussi Chantal Ackerman, une oeuvre inconnue de Gus van Sant... Chris Marker est écrivain, photographe, cinéaste.. né en 1921. Il y a dans lEncyclopédie une bibliographie importante. Ici, nous navons pas comme oeuvre La Jetée, film qui la rendu célèbre dans le monde entier, ni des oeuvres cinématographiques ou documentaires quil a réalisées dans les années 60, 70, 80. Nous avons choisi, parmi les oeuvres de Chris Marker celles qui avaient un rapport avec les arts plastiques, avec un certain travail de langage, de montage-vidéo, de mixage. Je vais dabord vous montrer une installation à travers ce document. Nous lavions invité en 1990 à réaliser une installation pour lexposition Passages de lImage et en même temps pour la Collection du Centre. Il nous a fait une proposition pour une télévision alternative, proposition quil a intitulée Zapping Zone. En fait, Chris Marker a mis en espace, à sa manière, à la manière dun cinéaste, différents éléments de son travail, éléments quil narrive pas à diffuser à la télévision. Pour lui, le musée est devenu un espace alternatif. Il a reçu une sorte de salle, et chaque fois que nous présentons cette oeuvre, nous devons la compléter de documents récents quil nous fournit. Cest en quelque sorte une sorte doeuvre ouverte. donc, par exemple, lorsque nous allons au Japon avec Zapping Zone, Chris Marker monte un document sur le Japon. Zapping Zone est un amas de téléviseurs et dordinateurs, de bandes sonores et de diapositives, présentant ses pays préférés, ses amis tels que Tarkovsky le cinéaste, Matta le peintre, son chat, etc., ses zones géographiques et villes privilégiés etc. Ensuite, il a eu envie de continuer à travailler dans cette direction, mais désormais sous la forme de CD-Rom. Il a poursuivi ce travail de mémoire pour Immemory. Ce sont ses mémoires, mettant en forme les images de sa vie, de ses films, ses lectures, ses écrits, ses pensées, sa vision du monde. Le CD-Rom existe sous deux formes: une forme installation, configuration dans lespace, et la forme édition que vous pouvez acheter en librairie. Immemory comprend plusieurs sections. La navigation peut paraître simple aujourdhui: nous entrons dans une section, rencontrons quelques ramifications, nous nous perdons de temps en temps, ensuite nous revenons au sommaire. Toutefois, cette forme-biographie est originale pour un écrivain, cinéaste, photographe etc. Ce CD-Rom représente à peu près 10 heures de navigation/lecture. Pour Chris Marker, le CD-Rom était loutil idéal pour passer à ce travail autobiographique respectant la logique du cerveau humain. Vous voyez en image de fond une carte de neurones, la madeleine de Proust, Hitchcock. Chris Marker se situe entre Proust et Hitchcock, lécrivain et le cinéaste. Dans lEncyclopédie, nous allons devoir rendre compte de linteractivité dun CD-Rom par lintermédiaire dune séquence. Ce sera un prochain travail: rendre compte dun plan de navigation en quelques secondes. |
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SANS SOLEIL DE CHRIS MARKER | ||||||||||||
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HISTOIRE (S) DE CINÉMA DE JEAN-LUC GODARD | ||||||||||||
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